mercredi 5 novembre 2008

2068 - en demi-teinte

... si les Britanniques, à l'aube de remettre les pieds en France, ont un besoin vital de l'aide américaine, qu'en est-il de la situation en Amérique-même ?

Solidement implantés sur leur Continent où ils ne craignent aucune menace directe, et volontiers isolationnistes, les Américains n'ont véritablement entamé leur réarmement qu'en 1939 - quatre ans après la Grande-Bretagne, et cinq ans après l'Allemagne nazie - et ils ne l'ont fait qu'après avoir vu les premières commandes françaises et britanniques se déverser dans leur industrie de guerre, où elles ont servi à démarrer la production.

Alors que c'est elle qui, comme en 1917, devrait supporter le plus gros des combats dans la perspective d'une nouvelle guerre en Europe, l'Armée de Terre de 1939 est quasiment inexistante, et dramatiquement sous-équipée. L'Aviation ne vaut guère mieux, mais peut du moins compter sur ses constructeurs nationaux, lesquels, depuis la fin des années 1920, ont accumulé les succès et vendus dans le monde entier des avions technologiquement très avancés, bien que le plus souvent civils.

Dans ce tableau plus qu'en demi-teinte, seule la Marine fait bonne figure - c'était déjà le cas en 1917 - mais ses cuirassés et porte-avions, en plus d'être majoritairement stationnés dans le Pacifique, ne seraient de toute manière d'aucune utilité dans un éventuel conflit européen.

En 1939, donc, l'Amérique, bien que géant industriel, est toujours un nain militaire,... et dans une situation finalement peu différente de la Première Guerre Mondiale, où ses fantassins et aviateurs n'avaient eu d'autre choix que de combattre avec les tanks et avions que Français ou Britanniques voulaient bien leur fournir.

Contrairement à ce que l'on imagine aujourd'hui, la route qui mena au débarquement du 6 juin 1944 n'était donc pas un large boulevard tout tracé, mais plutôt un sentier de montagne particulièrement escarpé et semé d'embûches de toutes sortes,... à commencer par le désirs des Américains eux-mêmes.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

concernant la premiere guerre mondiale, il ne faut pas exagérer, dans les 2 sens d'ailleurs.
- L'amérique n'a pas supporté le gros du combat, même en 1918. par exemple lors de la seconde bataille de la marne, la 1ere grosse bataille ou sont engagés en masse les américains, il y a 44 divisions françaises pour 8 divisions américaines (et 4 britanniques) et les américains ont 12000 pertes contre presque 100000 pour les français.
et durant la reconquete de la fin 18 on compte 400000 britanniques, 550000 français et seulement 130000 américains.

- mais il ne faut pas exagérer dans l'autre sens. si le matériel fourni aux américains est français et britannique, la quasi totalité des munitions est américaine (et je parle pas des fournitures diverses et variées). donc dire que les américains sont a la merci des dons de l'ententes est plus que réducteur, ils sont au moins egal à egal en terme de production, même si ce n'est pas sur des domaines "voyants" comme les chars et les avions.