vendredi 31 octobre 2008

2063 - logistique

... le principe d'un débarquement en France étant désormais acquis, ne reste plus qu'une inconnue : où va-t-on bien pouvoir trouver les équipements, les armes et les centaines de milliers d'hommes
indispensables pour le mener à bien?

Sur le plan matériel, c'est d'abord et avant tout un problème de logistique, ou plus exactement de production : depuis 1940, les Britanniques ont bien mené quelques raids de commando sur le Continent - et notamment à Dieppe - mais s'ils en ont tiré divers enseignements, la réalisation d'un véritable débarquement va nécessairement mobiliser non plus quelques dizaines mais bien plusieurs milliers de navires et d'embarcations de toutes tailles,... lesquels n'existent tout simplement pas, si ce n'est sur des plans d'ingéniérie et dans les carnets de commande des chantiers navals.

Les chantiers navals, justement, s'avérent incapables de satisfaire la demande. C'est particulièrement vrai en Grande-Bretagne, où la modeste taille des installations, le sous-équipement chronique, la réticence des syndicats à abandonner, même en temps de guerre, le rivetage et la construction sur cales au profit de la soudure et des éléments préfabriqués, ou encore l'impossibilité de recruter une main d'oeuvre depuis longtemps mobilisée pour le Front, limitent sévèrement les capacités productives.

Le salut ne peut donc venir des États-Unis. Mais si les entrepreneurs américains sont de fait bien mieux équipés que leurs partenaires britanniques, en plus d'être assurés de ne jamais manquer de main d'oeuvre, et si les syndicats américains s'avèrent plus ouverts au Progrès que leurs cousins anglais, les premiers n'entendent certes pas sacrifier les profits, et les seconds l'American Way of Life, au bénéfice de l'effort de guerre,... a fortiori si celui-ci est prioritairement destiné à combattre les Allemands et pas les Japonais.

Faute de pouvoir recourir à une coercition calquée sur le modèle soviétique ou allemand, le gouvernement américain va donc devoir les convaincre, en les flattant dans le sens du poil...

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