lundi 27 octobre 2008

2059 - la fin des illusions

... si la Campagne d'Italie s'était déroulée conformément aux attentes de Churchill, sans doute n'y aurait-il jamais eu de Débarquement en Normandie sauf, peut-être, dans une version a minima, fort éloignée de celle qui fut finalement mise en œuvre.

Hélas, les opérations dans la Péninsule furent, dès le départ, victimes de cette même "Loi de l'emmerdement maximum" qui avait présidé au funeste Raid sur Dieppe d'août 1942.

Cela commença à vrai dire dès le 25 juillet 1943, par la tragi-comédie provoquée par la destitution de Mussolini : au lieu de n'avoir qu'un seul ennemi à combattre, les Alliés se retrouvèrent d'un seul coup avec une multitudes d'interlocuteurs à la fiabilité douteuse mais tous disposés à devenir leurs meilleurs amis... à la condition bien sûr de recevoir, au préalable, soutien officiel et protection militaire. La suite des événements devait d'ailleurs démontrer que l'aide apportée par ces "Italiens co-belligérants" ne valait certes pas le prix à payer.

Pire encore : l'annonce officielle de l'Armistice (8 septembre) précipita l'arrivée en Italie de troupes allemandes, infiniment plus coriaces que celles qu'aurait pu aligner le défunt gouvernement Mussolini, comme les Américains en firent l'amère expérience, dès le lendemain, lors du débarquement de Salerne, lequel se déroula dans un tel chaos qu'il fut question de rembarquer les troupes, pour ainsi dire clouées sur les plages dès leur arrivée.

Exploitant admirablement les moindres avantages du relief, la Wehrmacht du Maréchal Kesselring, puissamment aidée par une météo automnale noyant combattants et véhicules sous des pluies diluviennes et des torrents de boue, allait ensuite se charger de réduire à une allure d'escargot la progression que les Alliés voulait fulgurante.

Début 1944, ceux-ci allaient même se retrouver bloqués au sud de Rome par une Ligne Gustav que les Allemands avaient érigée à la hâte de la Mer Tyrrhénienne à la Mer Adriatique. Une ligne de défense pour ainsi dire infranchissable et qui, pendant cinq mois, allait déjouer toutes les tentatives alliées, en plus de propulser le chiffres des pertes vers des sommets à vrai dire insupportables tant pour les Américains que pour les Britanniques.

Une tentative de contournement, au moyen d'un débarquement-surprise organisé à Anzio et Nettuno (22 janvier 1944) échoua tout aussi lamentablement : bien qu'ayant réussi à gagner le rivage sans encombre, soldats américains et britanniques ne purent exploiter leur avantage, et se retrouvèrent rapidement piégés dans une nasse de quelques kilomètres carrés, dont ils ne parvinrent à s'extraire que quatre mois plus tard, à la grande fureur de Churchill, vit s'envoler là ses ultimes espoirs d'éviter un débarquement en France...

Aucun commentaire: