vendredi 24 octobre 2008

2056 - Germany First !

... en débarquant à Washington moins de deux semaines après la déclaration de guerre allemande, Churchill est bien décidé à défendre le point de vue - et les intérêts - de la Grande-Bretagne face à une opinion publique américaine qui préférerait - et de loin - en découdre prioritairement avec l'ennemi japonais, actuellement occupé à remporter victoire sur victoire dans le Pacifique, et souvent au dépens des vies et des intérêts américains dans la région.

Heureusement pour lui, Churchill dispose de deux sérieux atouts dans sa manche.

Le premier, et non le moindre, ce sont les liens personnels qui l'unissent au Président Roosevelt, lequel, en apposant sa signature au bas de la Charte de l'Atlantique, le 14 août précédent, a encore rappelé l'attachement des États-Unis envers la Grande-Bretagne, un attachement qui, depuis 1939, s'est d'ailleurs traduit par de nombreux accords politiques et militaires, à commencer par la loi "Lend-Lease" ("Prêt-Bail") qui, le 11 mars 1941, a remplacé l'ancienne "Cash and Carry" ("Payez et Emportez"), et ainsi permis au Royaume-Uni, financièrement au bout du rouleau, de continuer à recevoir des fournitures "made in USA"... mais cette fois payables à crédit.

Le second, c'est l'attachement de l'État-major à l'option Atlantique. Dans leur ensemble, les généraux américains estiment qu'une fois l'Allemagne vaincue, le Japon n'aura plus d'autre choix que de s'incliner à son tour. De par sa nature insulaire, et ses ressources naturelles quasi-inexistantes, le Japon peut en effet être lentement asphyxié par un simple blocus maritime, alors que l'Allemagne, nation continentale et quasi-autarcique, devra nécessairement être vaincue lors
d'affrontements directs menés sur des champs de bataille terrestres.

En toute logique, cet argument trouve un écho particulièrement favorable au sein de l'Armée de Terre, qui craint, si l'option Pacifique se voyait privilégiée, de voir la Marine cueillir tous les lauriers, et elle-même de se retrouver sur le banc de touche, ou plus exactement à fond de cale.

Le 14 janvier 1942, Roosevelt et Churchill s'accordent donc sur le principe du "Germany First" ("l'Allemagne d'abord !"),... mais aussi sur la fourniture de matériel militaire américain à la Grande-Bretagne, ainsi que sur la création du "Combined Chiefs of Staff" ("Grand État-major combiné", ou CCS), sorte d'ébauche d'un futur commandement unifié.

Ne reste plus qu'à s'entendre sur la stratégie à adopter...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

on peut sans doute ajouter une 3ème raison: Harry Hopkins et ses petits camarades