jeudi 23 octobre 2008

2055 - les riches cousins d'Amérique

... revenons à présent quelques mois arrière, et plus précisément en ce jour du 11 décembre 1941 où Adolf Hitler, dans la foulée de l'attaque japonaise contre Pearl Harbor, décide fort imprudemment de déclarer la guerre aux États-Unis.

Pour Churchill, cette déclaration constitue la première lueur d'espoir dans l'interminable tunnel de misères et de déboires où se débat la Grande-Bretagne depuis le mois de mai 1940.

Avec l'entrée des États-Unis dans le conflit, l'Angleterre va enfin obtenir libre accès aux ressources humaines et matérielles supposément inépuisables des riches cousins d'Amérique.

Encore faut-il à présent convaincre ces riches cousins de donner la priorité à la lutte contre l'Allemagne nazie, et de reconnaître la prééminence de la Grande-Bretagne dans cette lutte. Autant d'attentes qui sont loin d'aller de soi.

Si les Américains, dans leur ensemble, brûlent en effet d'en découdre avec les Japonais, ils sont en revanche loin d'être aussi enthousiastes à l'idée d'en faire de même vis-à-vis des Allemands qui, après tout, ne les ont pas attaqués et n'ont aucune chance de les bombarder, ni a fortiori de les envahir, dans un avenir prévisible.

Pour les Yankees, à qui l'on va demander de sacrifier leurs revenus, voire leur propre vie ou celle de leurs enfants, le perfide Mikado à lunettes passe assurément bien avant le moustachu hystérique. Et ils s'attendent, fort logiquement, à voir le Président Roosevelt respecter cette priorité.

Les convaincre de respecter le leadership britannique est encore plus difficile. Ne serait-ce que parce qu'ils manquent autant de matériel militaire que de soldats aguerris, les Américains accepteront sans doute, dans un premier temps, de combattre sinon sous commandement, du moins selon la stratégie et les objectifs définis par les Britanniques. Mais à mesure qu'ils monteront en puissance et gagneront en expérience, il y a fort à parier qu'ils ne voudront plus en faire qu'à leur tête.

Churchill doit donc, sans plus tarder, rallier Roosevelt à sa cause, et à sa propre conception des buts de la guerre...

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