mardi 21 octobre 2008

2053 - le massacre de Dieppe

... à l'aube du 19 août 1942, la petite armada anglo-canadienne se présente donc devant Dieppe.

De Varengeville à l'Ouest à Berneval à l'Est, les sites de débarquement s'échelonnent sur une vingtaine de kilomètres. Les commandos britanniques attaqueront sur chacun des deux flancs, et les Canadiens, c-à-d les 4/5ème de l'effectif, au centre.

D'emblée, l'affaire se présente mal : si les commandos de Lord Lovat - qui s'illustrera deux ans plus tard en Normandie - parviennent à s'emparer de la batterie côtière de Varengeville, qui barre l'accès au port de Dieppe, et à rembarquer après en avoir détruit les canons, leurs camarades débarqués à Berneval sont très vite cloués au sol par les canons et mitrailleuses allemandes... et d'autant plus facilement que, sur les 23 péniches prévues, seules 7 sont parvenues à aborder !

Sans suprise, c'est cependant au centre du dispositif que la situation s'avère la plus dramatique.

Les 600 hommes du Royal Regiment of Canada et du Black Watch, qui ont débarqué devant la falaise de Puys sont littéralement massacrés sur place, et les survivants contraints de se rendre, à 8h30, trois heures à peine après avoir mis pied à terre. A Pourville, les hommes du South Saskatchewan Regiment, auxquels se joignent ensuite les Highlanders, n'ont guère progressé que d'un kilomètre vers l'intérieur des terres avant de devoir battre en retraite.

A Dieppe-même, les fantassins du Royal Hamilton et de l'Essex Scottish Regiment sont décimés par la défense allemande en dépit de l'aide, toute relative, de l'Aviation et d'une poignée de destroyers de la Royal Navy dont les canons de 105mm ne peuvent causer grand tort aux fortifications allemandes.

Sur la soixantaine de tanks Churchill lancés à l'assaut, la moitié seulement est parvenue sur le rivage, et seulement une quinzaine a réussi à atteindre les objectifs qui leur ont été assignés. Les autres n'ont pu être débarqués, ou se sont tout simplement enlisés sur la plage,... ou plus exactement dans les galets de celle-ci, qui se sont insinués entre les innombrables et fort complexes roulements de ces mastodontes, dont ils ont fini par faire sauter les chenilles !

Si la confusion est totale sur le terrain, elle est pire encore chez les marins et aviateurs, qui ne savent trop où se trouvent amis et ennemis, et à l'État-major, où personne ne parvient à sa faire une idée exacte de la situation...

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