... le Raid sur Dieppe, c'est un peu la version guerrière de la Loi de Murphy, dite aussi "Loi de l'emmerdement maximum"Bien avant que les premiers fantassins ne touchent terre, l'affaire s'annonçait en effet fort mal. La planification sentait l'improvisation, pour ne pas dire l'amateurisme crasse. L'objectif et l'intérêt de ce débarquement étaient - et c'est un euphémisme - pour le moins nébuleux.
Bien que cette opération ait été à haut risque, les forces engagées manquaient cruellement - et c'est un autre euphémisme - d'homogénéité et de pratique, puisque l'essentiel des troupes était composé de soldats sans la moindre expérience du combat, et même sans le moindre entraînement au débarquement.
Les renseignements sur la nature du terrain et la composition exacte des forces ennemies étaient pour ainsi dire inexistants. Avec ses étroites plages de galets immédiatement barrées de falaises verticales, truffées de mines, de barbelés et de nids de mitrailleuses, le site choisi pour le débarquement était assurément un des pires qu'on puisse imaginer, et d'autant plus qu'il n'avait pas au préalable été "traité" par l'Aviation ou l'artillerie navale.
Le soutien naval, pourtant essentiel dans une telle entreprise, était d'ailleurs plus symbolique qu'autre chose, et le soutien aérien sévèrement limité par un matériel guère adapté à cette fin, et par des aviateurs peu entraînés à collaborer avec la Marine et l'Infanterie.
En raison de fort mauvaises conditions météorologiques, le débarquement lui-même, initialement prévu début juillet, avait dû être reporté d'un mois, et les soldats renvoyés dans leurs casernes.
Bref, toutes les conditions étaient réunies pour que l'affaire se solde par un retentissant fiasco.
Et c'est précisément ce qui arriva.
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