mercredi 15 octobre 2008

2047 - le sang des autres

... dès les premiers jours de l'Opération Barbarossa, l'URSS avait réclamé l'aide des Britanniques et des Américains en vue de contrer l'offensive allemande.

Quelles que fussent leurs inimitiés respectives - et elles étaient nombreuses - Churchill et Staline étaient contraints de s'entendre et de s'allier contre un ennemi désormais commun.

Début juillet 1941, une délégation russe avait donc débarqué à Londres afin d'y signer un pacte d'assistance mutuelle avec le Royaume-Uni qui serait, plus tard, étendu aux USA.

Mois après mois, année après année, des milliers de tanks et d'avions, mais aussi - on l'oublie souvent - plus de 400 000 véhicules divers, ainsi que des millions de tonnes de blé ou de viande, allaient prendre le chemin de l'URSS, contribuant ainsi à pallier les nombreuses déficiences de l'industrie et de l'agriculture russes.

Il n'était cependant pas question de voir des soldats anglais (et plus tard des soldats américains) combattre côte à côte avec des soldats russes. Pour le gouvernement et l'État-major britanniques, la guerre que menaient les Russes s'inscrivait en effet pleinement dans la stratégie britannique "d'affrontements périphériques" : tout soldat allemand tué par les Russes à l'Est était un Allemand que les fantassins britanniques n'auraient pas à affronter, un jour ou l'autre, sur un quelconque champ de bataille de l'Ouest.

Pour répandre le sang allemand, rien ne valait évidemment le sang russe, mais Staline n'était pas dupe, qui exigeait des Britanniques qu'ils ouvrent très rapidement un "second Front" à l'Ouest afin de soulager l'Armée rouge à l'Est. Et pour le dictateur russe, ce "second Front" n'était assurément pas celui, uniquement aérien, que privilégiait Churchill...

Aucun commentaire: