mardi 14 octobre 2008

2046 - "The Bomber comes through"

... "The Bomber comes through", avait déclaré Stanley Baldwin, Premier ministre britannique, avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Et de fait, lorsqu'ils avaient étudié, bien avant la guerre, leurs gros bombardiers quadrimoteurs, les ingénieurs britanniques, convaincus que leurs avions "passeraient" quoi qu'il arrive, avaient privilégié la charge utile (c-à-d la quantité et le poids des bombes transportées) au détriment de la protection du bombardier lui-même.

Hélas, contre la chasse (sans même parler de la DCA !) allemande, les bombardiers britanniques comme le Short Stirling étaient si peu protégés (avec quelques ridicules mitrailleuses de 7.7mm) qu'ils ne "passaient" en réalité que par miracle, et au prix de fort nombreux morts et blessés dans leurs rangs : sur les 125 000 aviateurs qui endossèrent l'uniforme du Bomber Command de 1940 à 1945, 55 000 furent ainsi tués au combat, et 20 000 blessés ou faits prisonniers, ce qui représente une perte de 60% des effectifs, qui ne fut dépassée durant la guerre que par les équipages des sous-marins allemands (!)

Sous peine de se retrouver rapidement avec une flotte réduite à néant, il fallut donc se résoudre, quasiment dès le début des hostilités, à ne l'employer que de nuit.

Mais de nuit, donc dans de très mauvaises conditions de visée, l'imprécision du bombardement était telle qu'elle condamnait à ne s'en prendre qu'à des objectifs de très grandes dimensions - autrement dit, à des villes - ce qui n'affectait guère le potentiel industriel d'une Allemagne dont la population, en plus d'être protégée par de nombreux bunkers aux murs épais, était à ce point encadrée par les services de propagande et sécurité du régime qu'elle n'avait en vérité aucun moyen de se révolter contre ce dernier, à supposer qu'elle ait eu envie de le faire et d'exiger la paix et la capitulation.

A mesure que les pertes s'accumulaient, la croyance en la victoire du "tout aérien" ne fit que s'effriter, en sorte qu'il fallut bientôt se résoudre, au propre et au figuré, à redescendre sur Terre et à envisager la perspective d'un débarquement quelque part en Europe...

2 commentaires:

Unknown a dit...

je n'aimerais pas paraître mesquin sur ta façon d'écrire tes articles mais plus les fiches passe plus la tendance au copier coller apparaît(ici il s'agit d'un resucée des fiche 723 et 730 presque mot pour mot)

D'Iberville a dit...

Ce reproche n'est certes pas dénué de pertinence.

D'un autre côté, les événements militaires étant forcément imbriqués, il est difficile de parler d'un aspect particulier d'un conflit, sans le mettre en relation avec d'autres aspects, dont on a déjà parlé par le passé

Et puis bon : combien y a-t-il de lecteurs qui, rendus au numéro 2046, se rappellent précisément les propos tenus, trois ans auparavant (!) dans le numéro 723 ? Faut-il nécessairement réinventer l'eau chaude quand ses composantes n'ont pas nécessairement perdus en pertinence ?