lundi 13 octobre 2008

2045 - l'Angleterre n'est plus une île !

... "l'Anglerre n'est plus une île !", s'était exclamée la Presse britannique au lendemain de la traversée de la Manche par Louis Blériot, en juillet 1909.

Et de fait, à peine six ans plus tard, dirigeables Zeppelin, puis bombardiers Gotha ou Siemens, commençaient à faire pleuvoir les bombes sur la Grande-Bretagne qui, en réaction, se fit un devoir de développer sa propre force de bombardement à grande distance.

Si les résultats obtenus par les monstrueux Handley-Page 0/400 furent pour le moins mitigés, leur mise en service s'inscrivait pleinement dans la philosophie britannique des "engagements périphériques", ce qui explique pourquoi la Grande-Bretagne fut assurément le pays qui, durant l'entre-deux-guerres, et malgré les difficultés économiques, développa le plus cette arme nouvelle dont l'État-major espérait monts et merveilles et surtout l'accomplissement des prophéties de l'Italien Giulio Douhet, lequel, à la même époque, promettait la victoire à celui des belligérants qui, le premier, parviendrait à bombarder industries et villes ennemies par la voie des airs, paralysant ainsi son effort de guerre et incitant sa population à exiger une paix rapide.

Dans l'esprit des Britanniques, une flotte de bombardiers stratégiques, bien que coûteuse à mettre en œuvre, compenserait avantageusement les carences et faiblesses de leur Empire en matière de combats terrestres : comme autrefois les marins, ce serait désormais les aviateurs qui, loin du territoire national, mèneraient et remporteraient les guerres que les fantassins n'était pas capable de mener et de remporter.

Et puisque les bombardements opérés sur Varsovie puis Rotterdam par la Luftwaffe allemande - force aérienne purement tactique - avaient manifestement convaincus les gouvernements polonais puis hollandais de jeter prématurément l'éponge, le Bomber Command britannique - quant à lui force aérienne stratégique, donc dotée de moyens bien plus lourds - ne doutait pas une seconde de remporter contre l'Allemagne une victoire décisive par la voie des Airs, ce qui rendait dès lors inutile toute idée de débarquement sur les côtes françaises...

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