... on a souvent reproché à Montgomery de manquer de panache, et de ne s'engager dans une bataille qu'avec la garantie de toujours disposer d'une confortable supériorité numérique et matérielle sur son adversaire.Ce réalisme tactique, déjà présent à Alam el Halfa, début septembre 1942, et à El-Alamein, un mois plus tard, ne fera que se renforcer par la suite, que ce soit en Lybie, en Sicile et - mais n'anticipons pas - en Normandie.
Mais en vérité, un autre choix s'offre-t-il à "Monty", confronté, comme tous les généraux britanniques, à la natalité anémique de la Grande-Bretagne, et qui ne peut se permettre de perdre ses combattants,... tout simplement parce qu'il sait qu'il n'aura aucun moyen de les remplacer ?
Même s'il est loin d'apprécier Patton, "Monty" partage au moins avec lui l'intime conviction selon laquelle ce n'est pas en se faisant héroïquement tuer pour son pays que l'on gagne les guerres, mais bien en s'arrangeant pour que ce soit l'ennemi qui meure plus ou moins héroïquement pour le sien.
Il faut donc se garder de toute témérité excessive, mettre l'accent sur la logistique - seule garante d'approvisionnements réguliers - ménager hommes et matériels, et enfin privilégier une lente guerre d'usure aux flamboyants affrontements massifs.
Une logique qui, du reste, s'inscrit en droite ligne dans une fort longue tradition britannique...
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