jeudi 9 octobre 2008

2041 - mieux vaut attendre

... en rembarquant à Dunkerque, en juin 1940, sans doute les Britanniques espéraient-ils reprendre un jour pied sur le continent, mais il fallut en vérité attendre 1943 avant qu'ils commencent à réfléchir à la question.

Plusieurs facteurs expliquent ce délai, à commencer par le traumatisme des événements de mai-juin 1940, et de la défaite de la France, qui avaient laissé l'Angleterre seule face à l'ogre hitlérien.

La propagande britannique avait bien tenté de présenter l'évacuation par Dunkerque comme une brillante victoire tactique. Mais si plus de 350 000 soldats britanniques et français avaient effectivement pu échapper à la captivité, ils avaient néanmoins dû abandonner tout leur matériel derrière eux, ce qui fit dire à Churchill que, faute de tanks et de canons, c'est à coups de bouteilles de bière que l'on accueillerait les Allemands s'ils se décidaient à débarquer sur les plages anglaises.

Les Allemands ne débarquèrent jamais sur les plages anglaises, mais l'industrie britannique, elle, s'avéra incapable de répondre en qualité et quantité aux demandes du gouvernement et de l'armée.

Il fallut une fois de plus se tourner vers l'oncle d'Amérique, dont les industries d'armement, dopées depuis 1938 par les premières commandes franco-britanniques, commençaient enfin à monter en cadence, même s'il leur faudrait encore attendre 1942, et l'entrée officielle des États-Unis dans la guerre, pour les voir atteindre leur régime de croisière.

A terme, le "made in USA" finirait par représenter l'essentiel de l'armement des Britanniques avec, par exemple, les deux-tiers du total en terme de tanks (!), mais dans l'intervalle, c'est au compte-goutte, et non à flots ininterrompus, que l'aide américaine se déversait dans les ports anglais, ce qui limitait naturellement les ambitions quant à un éventuel retour en France...

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