... on a souvent affirmé que l'ampleur des moyens mobilisés par les Alliés en Normandie, voire leur disproportion avec ceux dont disposaient les Allemands, suffisait à transformer l'opération en succès inéluctable, dont seul le tempo demeurait finalement incertain.C'est oublier un peu vite que dans un débarquement, l'assiégé dispose toujours d'avantages considérables,... à commencer par la parfaite connaissance d'un terrain qu'il a par ailleurs eu largement le temps de piéger et de fortifier à sa guise, ou encore la possibilité, au moins théorique, d'acheminer des renforts par voie de terre bien plus rapidement que l'assiégeant ne pourra amener les siens par cargos ou
péniches.
Dans les guerres modernes, l'attaque implique également le recours à une impressionnante quantités de véhicules et de matériels divers, qu'il est fort difficile de débarquer sur le rivage, a fortiori en l'absence d'infrastructures portuaires.
La traversée elle-même n'est pas exempte de périls,... à commencer par le bon vieux mal de mer, qui risque d'avoir épuisé les hommes avant-même qu'ils puissent mettre pied à terre.
Une fois rendus à proximité du rivage, ils se retrouveront quasiment sans possibilité de riposte sous le feu direct des assiégés. S'ils réussissent néanmoins à aborder, il leur faudra encore reprendre leurs esprits, se rassembler, récupérer leur équipement, puis tenter d'affronter un ennemi qui, lui, disposera de fossés et d'ouvrages en dur, derrière lesquels il pourra s'abriter, tout en continuant à arroser les plages de projectiles divers.
Et même si l'on parvient à briser les lignes de défense ennemie, il restera encore à progresser vers l'intérieur des terres, sur un terrain qui, encombré de ruines et de débris, miné ou tout simplement constellé de cratères de bombes et d'obus, ne se prêtera que fort peu à l'exercice.
L'un dans l'autre, l'assiégeant n'a donc d'autre choix, s'il veut réussir que de réunir bien plus d'hommes et de moyens que n'en possède l'assiégé.
Et même ainsi, le succès est loin d'être garanti...
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