mercredi 1 octobre 2008

2033 - un si long jour

... le Débarquement de Normandie fut sans conteste l'opération la plus spectaculaire, la plus complexe et la plus coûteuse de toute la 2ème GM, celle qui fracassa tous les records et qui, 60 ans plus tard, continue d'égrener tous les superlatifs.

Ce ne fut pas, pour autant, une opération menée dans l'enthousiasme, ni même une opération à laquelle les uns et les autres se rallièrent facilement, oubliant spontanément leurs querelles et leurs propres intérêts mesquins dans le seul but de libérer l'Europe d'une occupation allemande qui durait depuis quatre ans.

Churchill avait un besoin vital de Roosevelt, mais Roosevelt n'avait pas les mêmes objectifs que lui, et semblait fasciné par un troisième larron - Joseph Staline - dont Churchill se méfiait pourtant comme de la peste, au point qu'on finissait presque par se demander s'il n'aurait pas préféré, sinon s'allier avec Hitler, du moins signer une paix séparée avec lui, ce que Staline craignait énormément, et dont Roosevelt ne voulait même pas entendre parler.

Les Anglais préféraient de loin reconquérir l'Europe en partant de la Méditerranée, les Américains ne demandaient qu'à rentrer chez eux au plus vite, et chacun souhaitait en vérité que ce soient les autres, et si possible les Russes, qui versent en priorité leur sang pour abattre la tyrannie nazie,... à condition bien entendu que les Russes n'en profitent pas, dans la foulée, pour s'emparer de toute l'Europe !

De leur côté, les Russes ne comprenaient pas la lenteur des Américains pour traverser l'Atlantique avec leurs tanks, et les Américains la lenteur et les réticences des Britanniques à accepter un plan - celui d'un débarquement sur les côtes françaises - qui représentait pourtant le plus court chemin jusque Berlin.

Si les généraux britanniques ne s'entendaient pas entre eux sur les tactiques à adopter, et pas davantage avec leurs homologues américains (ni, a fortiori, avec les alliés russes !), toutes les têtes galonnées s'accordaient en revanche pour regretter l'immixtion des hommes politiques - et particulièrement de Churchill et de Staline - dans la conduite des affaires militaires... mais comptaient mordicus sur ces mêmes hommes politiques pour leur accorder les moyens et les hommes nécessaires, tout en les protégeant personnellement des généraux et hommes politiques rivaux.

De fait, bien loin de s'apparenter à une généreuse croisade pour la Démocratie et la Liberté, l'alliance des uns et des autres ressemblait plutôt à un grand panier de crabes...

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