
Et une fois le dernier avion parti, on s'est naturellement empressé d'investir les ruines avant-même que la poussière ne soit retombée !
A présent désacralisé, ce monastère du VIème siècle - ou du moins ce qu'il en reste - offre en effet un bon poste d'observation, une excellente position défensive,... et un prétexte encore meilleur pour attirer les caméras de la propagande, qui vont s'empresser de révéler au monde l'ampleur de la barbarie alliée.
Sur le strict plan militaire - le seul qui nous intéresse ici - le plan de Freyberg est un échec total : repartis à l'assaut dès le lendemain (16 février 1944), les Néo-Zélandais buttent sur une résistance allemande encore plus efficace qu'auparavant. Le 18 février, malgré l'arrivée d'une division britannique en renfort, Freyberg n'a plus d'autre choix que de jeter l'éponge et de battre le rappel des troupes.
C'est ensuite la météo qui, pendant près d'un mois, se range du côté des Allemands et interdit toute initiative. Le 15 mars, Freyberg, qui a décidément de la suite dans les idées, décide de rayer de la carte la ville de Cassino, sise au pied du Mont, en la faisant bombarder par près de 800 appareils.
Mais lorsque les soldats Néo-zélandais se lancent à l'assaut des ruines de la ville, c'est pour découvrir avec horreur que les bâtiments à présent écroulés offrent, à l'instar de ceux du monastère, une protection idéale aux troupes allemandes, alors-même que l'accumulation de gravats empêche la progression des tanks canadiens qui doivent les appuyer.
Une fois de plus, l'attaque frontale débouche sur une boucherie, et la boucherie sur un enlisement. Le 22 mars, les Néo-Zélandais n'ont d'autre choix que de se replier, à l'ombre goguenarde du Mont Cassin et de son monastère, dont les ruines continuent de les défier...
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