dimanche 21 septembre 2008

2023 - de l'insulte à l'obsession

... leurs forces débarquées à Anzio désormais immobilisées pour de longs mois, les Alliés en sont donc revenus au point de départ, c-à-d à la nécessité de percer la Ligne Gustav par une attaque frontale.

Début février, Indiens et Néo-Zélandais du général Freyberg repartent donc à l'attaque du Mont Cassin... et se font étriller comme les Américains avant eux.

Pour Freyberg, et il faut bien le dire pour la plupart des soldats alliés, la silhouette du monastère, qui se dresse impunément au sommet de la montagne, devient une insulte, et même une obsession, qui les hante et les poursuit jusque durant leur sommeil.

Si le Mont Cassin est imprenable, c'est nécessairement, se disent-ils, parce que les Allemands ont installé dans le monastère sinon des pièces d'artillerie, du moins des observateurs qui, de cette position, peuvent tranquillement épier les moindres faits et gestes des Alliés, et ainsi régler les tirs de leur propre artillerie.

Compte tenu de son caractère historique, le monastère a jusque-là échappé aux tirs des uns et des autres. Mais le Néo-Zélandais Freyberg en fait une affaire d'honneur : plus question dit-il de lancer le moindre assaut sur la montagne tant que l'Aviation n'aura pas rasé le monastère qui trône sur son sommet.

L'ukase est loin de faire l'unanimité : beaucoup doutent de la présence de soldats allemands dans le monastère - et de fait, il n'y a aucun à moins de 300 mètres - d'autres, comme l'Américain Clark, craignent que les ruines ne constituent pour les Allemands de bien meilleurs abris qu'un édifice intact.

L'affaire remonte jusqu'au maréchal Alexander. Le Britannique tranche en faveur du Néo-Zélandais : le 14 février, l'artillerie bombarde le monastère... avec des tracts, qui invitent les occupants à s'enfuir. Le lendemain, 200 appareils larguent plus de 400 tonnes de bombes sur le bâtiment, qui disparaît dans la fumée et le fracas des explosions...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ce Freyberg aurait mérité d'être limogé pour avoir détruit un tel joyau historique pour une simple question d'orgueil personnelL