lundi 8 septembre 2008

2010 - la mandoline du capitaine Corelli

... si, en Italie-même, les Allemands n'eurent guère de mal à désarmer puis emprisonner des soldats italiens démoralisés, que leur gouvernement et leurs officiers avaient abandonné à eux-mêmes sans instructions sur la conduite à tenir, l'affaire prit cependant une tournure fort différente - et beaucoup plus dramatique - en Céphalonie.

A l'automne de 1940, l'Italie avait envahi la Grèce mais, comme nous l'avons vu (1) les performances de ses troupes s'y révélèrent à ce point pitoyables que, cinq mois plus tard, les Allemands furent appelés à la rescousse, et soldèrent les comptes en moins de trois semaines.

Hitler, qui avait bien d'autres ambitions en tête, accepta néanmoins de laisser ensuite la XIème armée italienne occuper les deux-tiers de la Grèce.

En septembre 1943, la garnison italienne stationnée sur l'île de Céphalonie se composait d'environ 12 000 hommes, mollement alanguis sous le soleil, à l'image du héros du roman de Louis de Bernières, La Mandoline du Capitaine Corelli.

Lorsque la nouvelle de l'armistice du 8 septembre, suivie de celle de l'invasion allemande, leur parvinrent, les Italiens se trouvèrent alors confrontés à un dilemme : fallait-il rendre les armes et se laisser capturer, comme le demandait le général Carlo Vecchiarelli, commandant de la XIème armée ou, au contraire, résister aux Allemands, comme le réclamait leur gouvernement et leur simple devoir de soldats ?

Ayant finalement opté pour la seconde solution, c'est à coups de canons que les Italiens accueillirent les Allemands venus les désarmer. Fou de rage devant ce qu'il considérait comme une trahison, Hitler ordonna alors de les anéantir par tous les moyens possibles. Soumis à une véritable avalanche d'obus et de bombes, les Italiens résistèrent pendant deux semaines, ne se rendant que le 22 septembre, après avoir perdu près de 1 300 hommes.

Les survivants, désormais prisonniers, n'en avaient hélas pas fini avec les malheurs. Résolus à faire un exemple, les Allemands, contre toutes les lois de la guerre, en exécutèrent près de la moitié, avant de déporter les autres par bateaux,... lesquelles donnèrent ensuite dans un champ de mines en Mer Ionienne, ce qui se traduisit par la perte de 3 000 hommes supplémentaires...

(1) Saviez-vous que... 1953-54

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