mercredi 3 septembre 2008

2005 - de "second Front" à "Front secondaire"

... saignée à blanc en URSS, l'Allemagne nazie n'a naturellement pas les moyens de conquérir, ni même de reconquérir la Méditerranée.

En revanche, de par son relief, l'Italie se prête remarquablement bien à des opérations défensives qui, pendant près de deux ans, vont épuiser le corps expéditionnaire que les Alliés commencent à débarquer à Salerne, mais aussi en Calabre et à Tarente, dès le 3 septembre 1943, ruinant ainsi les espoirs de Churchill de pénétrer en Allemagne par le sud.

Si la ténacité des soldats de la Wehrmacht et le talent du Maréchal Albert Kesselring - qui, curieusement, a passé l'essentiel de sa carrière dans l'Aviation - sont incontestables, l'efficacité de la résistance allemande en Italie s'explique également par la volonté américaine de ne plus considérer ce "second Front", tant réclamé par Staline, que comme un "Front secondaire".

Pour les Américains, le véritable objectif a en effet toujours été de débarquer en France, voie la plus courte jusqu'à Berlin. En 1942, alors minoritaires, ils ne s'étaient déjà ralliés qu'avec réticence au plan britannique visant à débarquer au préalable des troupes au Maroc et en Algérie, afin de se servir de l'Afrique du Nord comme tremplin pour de futures opérations vers la Sicile, l'Italie et finalement l'Allemagne.

Mais en 1943, ce sont eux qui, désormais, représentent l'essentiel de l'effort de guerre. En août, à la Conférence de Québec, Washington a donc poliment, mais fermement, rappelé à Londres son engagement de prendre bientôt pied sur les côtes françaises. Cette fois, les Britanniques, épuisés par quatre années de guerre et de plus en plus réduits au rôle de parent pauvre, n'ont eu d'autre choix que de s'incliner.

En conséquence, ce n'est plus le Front italien existant, mais bien le futur Front français, qui va désormais mobiliser l'essentiel des moyens humains et matériels. Faute de renforts suffisants, la progression alliée dans la Péninsule va très vite ralentir et se muer en véritable allure de tortue ce qui, en retour, ne fera que renforcer Washington dans sa volonté de ne laisser que le minimum de GI's dans pareil bourbier...

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