mardi 2 septembre 2008

2004 - rentrons chez nous !

... après avoir paraphé le document d'armistice, le 3 septembre 1943, les Alliés s'attendent, en toute logique, à ce que le gouvernement et l'État-major italien en informent à présent les troupes, et les tiennent prêtes à faire obstacle à une probable intervention allemande.

Mais quand l'armistice est enfin rendu public, cinq jours plus tard, rien n'a été fait, et c'est sans avoir avoir reçu la moindre instruction sur la conduite à tenir que l'armée italienne apprend l'invasion allemande.

Car Hitler, qui craignait un tel dénouement depuis l'éviction et l'arrestation de Mussolini, n'est évidemment pas resté inactif. Depuis plus d'un mois, il a même massé soldats et Panzers à la frontière italienne.

Le 8 septembre, sitôt l'armistice proclamé, ceux-ci passent aussitôt à l'action, et bousculent sans difficulté une armée italienne en proie à la confusion la plus totale. Que faut-il faire ? Qui donne les ordres ? Que fait le gouvernement ? Faut-il vraiment s'opposer, les armes à la main, à des soldats aux côtés desquels on combat depuis trois ans ?

En face, les Allemands ne se posent pas tant de questions. Leur objectif est en effet très clair : désarmer et neutraliser l'armée italienne, envoyer ses soldats dans des camps de prisonniers,... et mettre la main sur tout ce qui peut être utile à l'effort de guerre

Pour les hommes qui parviennent à échapper à l'arrestation, et dont certains combattent depuis 1935, "rentrons chez nous !" devient alors le principal, sinon le seul, mot d'ordre. Et comment pourrait-on le leur reprocher quand, le soir-même, le Roi, l'État-major, et le gouvernement tout entier, ont fui Rome pour se mettre sous la protection des Alliés ?

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Peu de temps avant la libération de la Corse (septembre 1943) menée principalement à l'initiative de Giraud et en utilisant des moyens limités (le valeureux mais très cabossé sous-marin Casabianca et une paire de gros destroyers), le Casabianca avait débarqué quelques résistants de haut vol (dont Arthur Giovoni, futur député socialiste d'Ajaccio) pour sonder les intentions des troupes italiennes, au moment même où Mussolini venait d'être destitué (par un "vote démocratique").
Un sondage totalement non scientifique dont les résultats figurent dans les mémoires du Cdt L'Herminier, le très pince sans rire "pacha" du sous-marin.

Vingt à trente pour cent des soldats italiens étaient prêts à reprendre du service aux côtés des alliés , Dix à quinze pour cent de fascistes fanatiques(dont les chemises noires et les sinistres policiers politiques de l'OVRA qui décapitèrent Jean Nicoli au poignard)étaient déterminés à faire un baroud d'honneur...et le reste , suivant les propres termes de L'Herminier "étaient imperméables à toute autre idée que celle de rentrer cchez eux le plus tôt possible".

D'autres anecdotes que j'ai entendues en Corse (notamment cele d'une sentinelle italienne laissant deux jeunes partisans corses plutôt gonflés scier en pleine nuit les "hausses" de réglage des canons de défense côtière, se contentant de leur dire"vous avez de la chance que je sois italien et pas allemand , sinon j'aurais tiré", montrent assez bien l'état d'esprit des soldats italiens qui étaient tout ce qu'on veut sauf des idiots.