samedi 30 août 2008

2001 - le bombardement de Rome

... dès juin 1940, les Britanniques avaient commencé à bombarder sporadiquement les villes italiennes avec, il faut bien le dire, fort peu de résultats vu la faiblesse des moyens employés.

Il fallut attendre le bombardement de Gênes (22 octobre 1942) pour que ces actions prennent une tournure préoccupante pour l'Italie, et d'autant plus que la conquête de l'Afrique du Nord plaça bientôt des villes comme Catane, Palerme ou Naples sous le feu direct des bombardiers alliés qui, n'ayant guère à craindre la DCA ou la chasse italiennes, pouvaient opérer bien plus confortablement qu'au dessus de l'Allemagne.

La population italienne, qui jusque-là ne s'était nullement émue des bombardements italiens sur des villes ou villages éthiopiens, britanniques, grecs ou russes (y compris, en Éthiopie, avec des gaz de combat), goûta fort peu le fait d'être à présent prise pour cible dans ses propres villes et villages... et d'autant moins qu'elle ne pouvait, à la différence de son alliée allemande, compter sur sa propre Regia Aeronautica pour la protéger des dits bombardements et s'en prendre en représailles à des villes ou villages britanniques.

Le soutien au régime ayant considérablement décliné depuis la perte des premières colonies africaines, suivies par les catastrophiques défaites d'El-Alamein et de Stalingrad, le bombardement de Rome du 19 juillet 1943, à peine une semaine après l'annonce du débarquement allié en Sicile, ce bombardement constitua la goutte d'eau qui fit déborder le vase et donna largement raison aux théories de Giulio Douhet : six jours plus tard, le Grand Conseil du Fascisme, qui n'avait plus été convoqué depuis 1939, vota une résolution visant à octroyer les pleins pouvoirs au Roi, une résolution qui constituait de facto un véritable désaveu de la politique de Mussolini, lequel allait chuter de son piédestal dans les heures suivantes...

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