
Lorsque, peu de temps après, l'armée, qui craignait pour ses prérogatives, lui réclama la tête des chefs de la S.A., le Führer ne se fit donc pas trop prier pour les lui offrir sur un plateau d'argent, lors de la "Nuit des Longs Couteaux" du 30 juin 1934. Et à la mort de Hindenburg, le 2 août, il s'empressa d'écarter définitivement toute menace de destitution en ajoutant le titre de Chef de l'État à celui de Chancelier.
En Italie, la situation était bien différente puisque Victor-Emmanuel III, monté sur le trône en 1900, était toujours le Chef de l'État en titre quarante-trois ans plus tard. C'est même lui qui, en 1922, avait chargé Mussolini de former et de diriger le gouvernement fasciste encore au Pouvoir vingt-et-un ans plus tard.
Dit autrement, Victor-Emmanuel III disposait toujours, en 1943, de la possibilité de démettre Mussolini de ses fonctions quand bon lui semblerait, c-à-d, en pratique, lorsque l'intéressé aurait perdu le soutien de ses pairs et du reste de la population italienne.
A la différence de l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste n'était pas non plus une dictature au plein sens du terme : le Roi conservait ses prérogatives; les forces de police et de sécurité italiennes ne possédaient ni l'efficacité ni les pouvoirs élargis du S.D. ou de la Gestapo allemandes, et pas davantage de camps de concentration où expédier tous les mécontents; la population ne marchait pas au pas de l'oie et ne se privait pas, à l'occasion, d'exprimer son insatisfaction; enfin, et à la différence de Hitler, Mussolini ne pouvait compter sur le soutien indéfectible d'une véritable garde prétorienne toujours là pour le protéger et toujours prête à mourir pour lui...
Les revers dûs à la guerre ayant considérablement émoussé le soutien dont le Duce avait pu bénéficier jusque-là, tout l'édifice s'apparentait à présent à un château de cartes, qui n'attendait qu'un léger vent pour s'écrouler...
1 commentaire:
Bonjour!
Le tableau que vous dressez de l'italie (les espagnols appellent celà Dictablanda-littérallement Dicta...molle, par opposition à Dictadura-Dictature) n'est pas faux , cependant il faut dire qu'il y avait bel et bien une police politique l'OVRA (Opera Volontaria Repressione Antifascismo) qui utilisait des méthodes d'une rare brutalité.
Le "Volontaria" est là pour dire que cette pieuvre policière agissait souvent sur dénonciation.
Arturo Bocchioni, le super préfet de police était un maniaque du fichage politique....à commencer par les hiérarques du parti fasciste, véritable panier de crabes.
De nombreux intellectuels ont été déportés sur diverses îles (Lipari, Caprera, Pianosa...etc) dans des bagnes pas folichons. Malaparte y fit un séjour avant de rentrer en grâce, pour son livre "technique du coup d'état". Dans certains cas les intellectuels de tous poils déportés sur ces peu engageants lieux de vacances(où ils travaillaient da,ns des carrières de pierre) élaborèrent une sorte de pacte pour l'après fascisme ce qui explique que la transition politique post fascisme ait eu une sorte de socle de consensus.
L'OVRA a aussi financé la Cagoule (conspirateurs d'extrème droite recrutés dans les milieux militaires et la bourgeoisie réactionnaire) en France (argent et mitraillettes) en échange de l'assassinat des deux frères Roselli, Carlo et Nello, réfugiés en france après l'assassinat du député Matteotti, que Mussolini considérait comme les chefs les plus dangereux d'une potentielle opposition.
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