dimanche 31 août 2008

2002 - la journée du dupe

... si les chiffres - comme c'est la coutume - varient énormément d'un auteur à l'autre, on estime en général à environ 60 000 le nombre de victimes civiles et militaires des raids aériens alliés opérés sur l'Italie entre 1940 et 1943.

Même en tenant compte d'un différentiel de population, ces pertes sont inférieures à celles que connurent, pour des raisons analogues, des pays comme la Grande-Bretagne et, a fortiori,
l'Allemagne ou l'URSS.

Mais aussi dictatorial pouvait-il sembler, le régime de Mussolini ne disposait pas d'un puissant appareil répressif et ne pouvait compter, surtout depuis la perte de l'Afrique du Nord, sur une population véritablement désireuse d'endurer tous les sacrifices jusqu'à la victoire finale.

Aussi, lorsque le Grand Conseil du Fascisme se réunit le 24 juillet 1943, à la suite du débarquement alliée en Sicile, et cinq jours après un bombardement qui a fait environ 3 000 morts, les conseillers finissent par adopter, aux petites heures du lendemain, une résolution appelant à l'octroi des pleins pouvoirs au Roi Victor-Emmanuel III.

Lorsqu'il se rend chez le monarque quelques heures plus tard, le Duce apprend, à sa plus grande surprise, que le Roi, suivant l'avis du Conseil, a décidé de le démettre de ses fonctions de Chef du gouvernement et de le remplacer sine die par le maréchal Pietro Badoglio.

A sa sortie de la Villa Savoie, il est arrêté par les carabiniers, et poussé dans une ambulance jusqu'à un poste de police, où il est aussitôt enfermé. Après 21 ans de Pouvoir ininterrompu, Mussolini vient donc d'être renversé en catimini par ceux qui comptaient jusque-là parmi ses plus fervents partisans.

C'est sans doute cette raison, et aussi la crainte d'une violente réaction allemande, qui explique pourquoi le nouveau gouvernement de Badoglio, loin de le mettre en accusation ou de le faire fusiller, décide plutôt de le mettre à l'ombre le temps d'y voir plus clair.

Après avoir été promené pendant des semaines d'une cellule à une autre, l'ex-Duce échoue finalement dans les Appenins, et plus précisément dans un hôtel du Gran Sasso, d'où Hitler, qui ne l'a pas oublié, va bientôt le faire sortir...

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