1992 - germano-italien

... en juin 1940, Reggiane avait fait volet son Re-2001, suivi en août par le C-202 de Macchi.

Dans les deux cas, ces constructeurs s'étaient contentés d'installer le DB-601 allemand, désormais produit sous licence par Alfa-Roméo, sur une cellule originellement conçue pour un moteur en étoile.

Avec respectivement 200 et 300 CV de plus, ces deux machines étaient incomparablement plus performantes que leurs aînées, mais la production
du DB-601 en Italie ne parvenant pas à décoller, celui-ci fut réservé en priorité au C-202, contraignant Reggiane à repasser à un moteur en étoile dès le 237ème exemplaire.

Avec ce C-202 germano-italien, la Regia Aeronautica possédait enfin un chasseur moderne et performant qui, pendant deux ans, rendit coup pour coup aux Hurricane et Spitfire britanniques.

Dérivé du petit C-200, le C-202 était néanmoins affligé de nombreux défauts directement hérités de son aîné. L'armement, bien qu'amélioré, restait très faible, l'habitacle - par ailleurs très reculé - était horriblement exigu et, surtout, rien dans la cellule n'avait été prévu pour une production en grande série : il fallait toujours près de 22 000 heures de travail aux Italiens pour produire un Macchi quand les Allemands, de leur côté, n'en réclamaient plus que 6 000 pour fabriquer un Messerschmitt 109 équipé du même moteur !

Ce handicap dans la fabrication des cellules était naturellement aggravé par les difficultés que rencontrait Alfa-Roméo pour livrer les moteurs, ce qui explique pourquoi Macchi dut continuer à fabriquer, en parallèle, et jusqu'en décembre 1944, un chasseur aussi sûrement démodé que le C-200 mais qui, lui, ne souffrait d'aucune pénurie en matière de moteurs : le vieux Fiat A-74 en étoile étant toujours construit et largement disponible !

Au final, la production du C-202 fut limitée à quelque 1 200 exemplaires livrés entre 1941 et 1943, ce qui constituait quasiment un record pour l'Italie mais demeurait très insuffisant pour changer l'issue de la guerre ou tout simplement compenser les pertes...