... on a souvent attribué les déconvenues de l'Italie à la piètre qualité et au manque de courage de ses combattants.Pour d'évidentes raisons de propagande, les Britanniques ont largement accrédité la thèse des soldats italiens levant les mains en l'air et se rendant par bataillons entiers dès les premiers coups de feu.
De leur côté, les Allemands ont eux aussi relayé cette thèse à chaque fois qu'il s'agissait d'expliquer la défaite de leurs troupes engagées aux côtés des Italiens.
Si les Italiens n'avaient sans doute pas autant de raisons de se battre pour Mussolini que les Allemands n'en avaient pour Hitler, si l'idéologie guerrière, et en particulier celle de la "lutte contre les judeo-bolcheviques", leur faisait souvent défaut, la principale raison de leurs insuccès est d'abord et avant tout industrielle.
A El-Alamein, à Stalingrad, en Tunisie, dans le ciel de Méditerranée ou dans les eaux de l'Atlantique, on vit des soldats, des aviateurs, des marins, des sous-mariniers italiens se battre avec acharnement - les chiffres de pertes sont là pour en témoigner - mais toujours avec un matériel quantitativement et qualitativement inférieur à celui de leurs adversaires.
Dès l'entrée en guerre, la Regio Esercito manquait cruellement de canons mais aussi de véhicules et d'équipements modernes, que l'industrie italienne ne fut jamais en mesure de lui fournir pas plus qu'elle ne fut en mesure de construire des chars lourds lorsque le besoin s'en fit sentir.
De même, la Regia Marina, qui avait débuté la guerre sans porte-avions, ne put jamais compter sur ses industriels pour lui en fabriquer avant la Capitulation et alors-même que de tels navires lui auraient permis de mener un tout autre combat en Méditerranée.
Le cas de la Regia Aeronautica, qui débuta et termina la guerre avec les mêmes biplans démodés est encore plus exemplaire de la faillite totale de l'industrie italienne et de son impuissance à fournir aux combattants le matériel dont ils avaient besoin...
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