... en Italie, la défaite d'El-Alamein a naturellement été ressentie comme une catastrophe, qui s'est métamorphosée en drame national sitôt connue l'ampleur des pertes et l'annonce du débarquement américain au Maroc et en Algérie.Si les troupes italiennes continuent encore de se battre, non sans un certain succès, en Tunisie, aux côtés des Allemands, la Tunisie n'est pas territoire italien et tout cela ressemble de plus en plus à des combats d'arrière-garde.
Pour Mussolini, ce qui compte, c'est la Lybie, dernière possession de l'Empire. Et si la Lybie ne peut être reconquise, il faut du moins sauver la Sardaigne, la Sicile et l'Italie elle-même, qui constitueront à n'en point douter les prochains objectifs des Alliés.
Il importe donc de convaincre Hitler de signer une paix séparée avec Staline, une paix qui permettra aux 200 000 soldats italiens qui se trouvent en URSS de regagner la Méditerranée, accompagnés si possible de quelques divisions allemandes qui y seront assurément fort utiles.
Mais quand le Comte Ciano a débarqué à Rastenburg, le 18 décembre 1942 pour y plaider cette cause, il s'est immédiatement fait opposer une fin de non-recevoir par un Hitler qui, venant tout juste d'apprendre l'effondrement des positions italiennes sur le Don, prélude à l'encerclement puis à l'anéantissement de la VIème armée devant Stalingrad, s'est plus que jamais retranché dans son credo de ne pas céder le moindre pouce de terrain, et a de surcroît exhorté les Italiens à consentir davantage de sacrifices au profit des forces germano-italiennes engagées en Tunisie.
Au final, quand les restes de la VIIIème Armata Italiana in Russia regagneront la Péninsule, au printemps 1943, seuls quelques milliers de soldats seront encore en état de combattre. L'armée d'Afrique, elle, aura tout bonnement cessé d'exister...
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