dimanche 3 août 2008

1974 - "Les Roumains étaient mauvais, ,les Italiens pire encore, mais les pires de tous, c'étaient les Hongrois."

... après la débâcle de Stalingrad, la VIIIème Armée italienne n'existe plus que sur le papier.

Les Italiens comptent 20 000 morts et plus de 60 000 prisonniers,... dont le sacrifice n'a pourtant nullement rehaussé le prestige de l'Italie aux yeux de l'Allemagne, qui n'aura de cesse que d'imputer la responsabilité de ce désastre sur le dos de ses alliés.

"Plus encore qu'à la Luftwaffe, qui lui avait fait faux bond, Hitler en voulait aux alliés de l'Allemagne, qui n'avaient pas été capables de résister à la contre-attaque soviétique. Les Roumains étaient mauvais, les Italiens pire encore, mais les pires de tous, c'étaient les Hongrois. Jamais la catastrophe ne se serait produite si tout le Front avait été tenu par des unités allemandes comme il l'avait voulu. Les formations allemandes de boulangers et de bagages, fulmina-t-il, avaient fait meilleure figure que les divisions d'élite italiennes, roumaines et hongroises"" (1)

Largement répandue à l'époque, la thèse d'une défaite allemande imputable au manque de pugnacité de ses alliés, et particulièrement de ses alliés italiens, est encore vivace aujourd'hui.

Mais plus que de courage, de volonté ou de talent militaire, c'est d'abord et avant l'équipement qui manquait aux Roumains, aux Hongrois ou aux Italiens, à qui la Wehrmacht demandait de tenir des positions simplement défendues par des fusils et des mitrailleuses, et de les tenir contre un adversaire qui disposait de plusieurs centaines de tanks lourds et de milliers de canons de tout calibre.

Au printemps 1943, lorsque les survivants de la VIIIème armée quittent définitivement l'URSS pour rejoindre la Péninsule, la Campagne de Russie a coûté la vie à plus de 30 000 soldats italiens, tandis que plus de 50 000 autres mourront encore en captivité dans les années qui vont suivre.

Comme un animal blessé, ce qui reste de l'armée italienne va maintenant se préparer à livrer un combat désespéré sur son sol national...

(1) Kershaw, page 795

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