
Pour Mussolini, la perte de ses colonies nord-africaines est en effet bien plus préoccupante que la situation militaire sur le Front de l'Est, où combattent pourtant 200 000 soldats italiens
Il faut de toute urgence persuader Hitler de signer une paix de compromis avec Staline. Une paix qui permettrait non seulement de rapatrier le corps expéditionnaire italien, mais aussi une bonne partie de l'armée allemande, laquelle pourrait alors défendre la péninsule italienne d'un débarquement allié devenu de plus en plus probable à brève échéance.
Pour Hitler, en revanche, il faut au contraire convaincre Mussolini d'imposer davantage de sacrifices à sa population, afin de ravitailler les forces d'Afrique du Nord.
Aussi, quand le Comte Ciano, gendre de Mussolini et Ministre italien des Affaires étrangères, débarque au Wolfschantze de Rastenburg (Prusse orientale) le 18 décembre 1942, au lendemain-même de l'écrasement de la VIIIème Armée italienne sur le Don - qui a consterné Hitler - la discussion tourne rapidement au dialogue de sourds :
"Lorsque Ciano expliqua le point de vue de Mussolini (...) Hitler le balaya d'un revers de la main. S'il faisait cela, répondit-il, il serait contraint à bref délai de combattre à nouveau une Union soviétique revigorée. Et quand Hitler les exhorta à oublier toutes les considérations civiles pour ravitailler l'Afrique du Nord, ses hôtes italiens se refusèrent au moindre engagement" (1)
Entre l'Allemagne et l'Italie, le divorce définitif sera bientôt prononcé...
(1) Kershaw, page 791
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