vendredi 18 juillet 2008

1958 - contre toute logique

... schématiquement, le plan de bataille italien se présente ainsi : le gros de la flotte, groupée autour du cuirassé Vittorio Veneto, poussera une reconnaissance offensive jusqu'au sud de la Crète, précédée par les croiseurs de Cattaneo, qui s'enfonceront en Mer Égée, une cinquantaine de milles plus au Nord, après quoi tout le monde se retirera à grande vitesse vers Tarente, non sans avoir coulé au passage tous les navires britanniques occupés à ravitailler la Grèce, et avant que les cuirassés anglais, que les reconnaissances aériennes montrent ancrés à Alexandrie, aient eu le temps d'intervenir.

Mais dans une bataille, la première victime est toujours le plan de la bataille. Et de fait, dès le 27 mars, un hydravion britannique a repéré les croiseurs de Cattaneo, en route vers la Crète.

Iachino ne se fait pas d'illusion : il sait que Cunningham, désormais prévenu, va aussitôt sonner le rappel au port de tous les convois actuellement présents en mer, ce qui signifie que le coup de filet italien ne se refermera que sur le vide.

Dans ces conditions, autant rebrousser chemin plutôt que de continuer à gaspiller en pure perte de précieuses tonnes de mazout. Mais pour les Italiens, c'est aussi une question de prestige : quatre mois après le désastre de Tarente, et alors que l'Afrika Korps est occupée à débarquer ses Panzers en Lybie, rentrer à Tarente moins de 24 heures après en être sorti représenterait une nouvelle humiliation.

C'est pourquoi, contre tout intérêt militaire, les navires italiens poursuivent leur progression vers la Crète et, pour certains d'entre eux, vers un tragique destin...

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