
Mais dans une bataille, la première victime est toujours le plan de la bataille. Et de fait, dès le 27 mars, un hydravion britannique a repéré les croiseurs de Cattaneo, en route vers la Crète.
Iachino ne se fait pas d'illusion : il sait que Cunningham, désormais prévenu, va aussitôt sonner le rappel au port de tous les convois actuellement présents en mer, ce qui signifie que le coup de filet italien ne se refermera que sur le vide.
Dans ces conditions, autant rebrousser chemin plutôt que de continuer à gaspiller en pure perte de précieuses tonnes de mazout. Mais pour les Italiens, c'est aussi une question de prestige : quatre mois après le désastre de Tarente, et alors que l'Afrika Korps est occupée à débarquer ses Panzers en Lybie, rentrer à Tarente moins de 24 heures après en être sorti représenterait une nouvelle humiliation.
C'est pourquoi, contre tout intérêt militaire, les navires italiens poursuivent leur progression vers la Crète et, pour certains d'entre eux, vers un tragique destin...
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