vendredi 11 juillet 2008

1951 - le désert italien

... pour les Italiens, l'Afrique orientale ne constitue qu'un Front fort secondaire en regard de celui d'Afrique du Nord qui, pendant près de trois ans, va drainer l'essentiel de leur effort de guerre.

Les choses ont pourtant fort mal commencé : en juin 1940, les marins britanniques et français ont bombardé le port de Bardia (Lybie) tandis que les fantassins britanniques se sont emparés du fort de Capuzzo.

Le 28 juin, après la mort du maréchal Balbo, dont l'avion a été abattu au dessus de Tobrouk par la DCA... italienne, Mussolini nomme Rodolfo Graziani à la tête du contingent italien, et lui ordonne de marcher sur l'Égypte.

Graziani, qui manque terriblement de ravitaillement, tergiverse mais finit par passer à l'offensive, reprend le fort de Capuzzo, et s'enfonce de cent kilomètres en Égypte avant de devoir s'arrêter à Sidi Barrani.

Car dans le désert, Britanniques et Italiens ont un ennemi commun : le désert lui-même. La guerre dans le désert est en effet une guerre de riches, qui engloutit littéralement l'essence, les munitions, les pièces de rechange, qu'il faut nécessairement amener depuis la métropole, sur des centaines et même des milliers de kilomètres, le plus souvent en l'absence totale de routes, de ponts ou d'infrastructures, du moins sur la dernière partie du parcours.

A cela s'ajoutent les besoins des combattants eux-mêmes, qui ne peuvent en aucune manière se ravitailler sur le terrain en eau et en vivres, comme ils le feraient sur d'autres théâtres d'opérations.

Pour acheminer tout cela, il faut donc mobiliser des moyens gigantesques en personnel, en navires, en avions, en camions et, bien entendu, en essence, ce qui exige non seulement du temps et une logistique impeccable, mais s'avère de surcroît extrêmement aléatoire : que le navire de ravitaillement soit torpillé, que les avions promis n'arrivent pas, que le convoi de camions se perde dans les sables, et c'est toute l'offensive qui s'arrête...

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