
Disgracieux, lents et irrémédiablement démodés, ces avions-torpilleurs seraient des proies faciles pour la chasse de nuit ou l'artillerie anti-aérienne.
Mais les Italiens ne possèdent ni radar ni chasseurs de nuit - les Allemands y pourvoiront... plus tard - et à Tarente, leurs artilleurs soin loin d'imaginer une attaque de nuit à la torpille.
De fait, lorsque les Britanniques, qui ont décollé à 20h40 du pont de l'Illustrious, se présentent deux heures plus tard au dessus de la rade, la surprise est totale.
Le cuirassé Littorio, s'enfonce par l'avant, après avoir encaissé trois torpilles. Même motif et même punition pour les Duilio et Conte di Cavour, qui s'abiment dans les eaux du port, ainsi qu'au croiseur Trento et à deux destroyers.
Pour le prix de deux avions abattus, les Britanniques viennent, en quelques minutes, de terrasser la moitié du corps de bataille italien !
En vérité, seule la faible profondeur de la rade - qui autorise le renflouage - permet à la Regia Marina d'échapper au désastre total. Le Littorio et le Duilio ne reprendront pourtant la mer qu'en mars et mai 1941.
Le Conte di Cavour n'aura pas cette chance : péniblement remis à flots en juillet 1941, il sera remorqué vers Trieste pour réparations, et s'y trouvera encore à la Capitulation italienne, en septembre 1943. Capturée par les Allemands, la grande coque y demeurera jusqu'en février 1945 avant d'être ferraillée deux ans plus tard...
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