
Ainsi en fut-il d'Adolf Eichmann qui, après de multiples péripéties, et plusieurs changements d'identité, finit par se retrouver en Italie en 1950, sous le nom de Ricardo Klement, qu'il conserva jusqu'à la fin.
Comme tant d'autres, il avait obtenu un passeport humanitaire, grâce aux bons soins d'un moine franciscain, passeport qui lui avait ensuite permis de partir pour l'Argentine, où il débarqua le 14 juillet 1950.
Toujours sous le nom de Ricardo Klement, Eichmann fit venir sa famille en Argentine. Mais le 11 mai 1960, un commando du MOSSAD israélien l'enleva en pleine rue de Buenos-Aires et l'embarqua quelques jours plus tard dans un avion pour Israël. Le 23 mai, l'annonce officielle de sa capture déclencha des tonnerres d'applaudissement au Parlement israélien, dont les députés étaient bien décidés à l'envoyer à la potence.
Juridiquement, l'enlèvement d'Eichmann par un commando armé, dans la capitale d'un État étranger et souverain, cet enlèvement contrevenait à toutes les règles du Droit international, mais compte tenu de la personnalité de l'accusé, et des faits qui lui étaient reprochés, on trouva en vérité fort peu de gens pour s'en indigner.
Si les Israéliens lui offrirent un procès public, et même la possibilité de se faire assister par plusieurs avocats, c-à-d au final - et pour reprendre l'expression de Robert Jackson à Nuremberg - "bien plus qu'il n'en a jamais accordé à âme qui vive", on ne saurait décemment prétendre à la "présomption d'innocence", ou au "principe d'impartialité" : même si les faits reprochés étaient accablants, la condamnation à la peine de mort était acquise d'avance...
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