lundi 28 janvier 2008

1786 - le dernier carré

... à mesure que les derniers défenseurs de Berlin refluent vers le centre de la capitale, la répression, loin de s'atténuer, gagne encore en férocité : les SS n'hésitent pas à pénétrer en trombe dans toutes les maisons où apparaissait un drapeau blanc, et à exécuter immédiatement tous les hommes qui s'y trouvent.

Dans ce pandémonium infernal, les quelques SS français de Gustav Krukenberg (1) jouent un rôle particulièrement efficace, détruisant à eux seuls plus d'une cinquantaine de tanks russes dans le secteur de la Chancellerie.

L'homme le plus performant dans cet discipline très particulière s'appele Eugène Vanlot (2), un plombier de 20 ans, qui en détruit huit à lui tout seul. Dans l'après-midi du 29 avril 1945, il se voit décerner une des dernières Croix de Chevalier à être attribuées. Son supérieur, le chef de bataillon Henri Fenet (3), est également décoré, pour avoir lui aussi détruit cinq chars russes à coups de Panzerfaust.

Un SS suédois de la Nordland, comme surgi de nulle part, apporte trois bouteilles de vin français, récupérées Dieu sait où, pour fêter l'événement entre damnés de la même cause perdue.

Le lendemain, les derniers survivants de la SS Nordland, retranchés au Ministère de l'Air, dans la Wilhemstrasse, voient subitement débarquer une vingtaine de leurs camarades, menés par un SS de la Charlemagne

"Tous riaient comme s'ils venaient de gagner la guerre. Ils étaient allés à la chasse aux blindés soviétiques autour de la gare d'Anhalter et affirmaient que l'endroit était maintenant devenu un cimetière de chars"

(1) Gustav Krukenberg, dernier commandant de la SS Charlemagne, survécu à la guerre et à la captivité, pour mourir en 1980, à l'âge de 92 ans.
(2) Eugène Vanlot mourut peu de temps après. Grièvement blessé lors d'une tentative de repli à travers la Spree, il agonisa trois jours dans la cave d'un immeuble en ruines
(3) Blessé, capturé par les Russes, Henri Fenet fut finalement livré aux autorités françaises, lesquelles le condamnèrent à 40 ans de prison,...
mais le libérèrent en 1949. Il mourut le 14 septembre 2002, à l'âge de 83 ans.

1 commentaire:

Supreme a dit...

Hmmm... petite erreur : C'est Eugène VAULOT et non VANLOT.
Mais je chipote, bravo pour ce blog !