
Aristocrate légitimiste et ultra-conservateur, ordonné prêtre en 1900, aumônier en 1914-1918, héros de guerre blessé à Verdun, Mayol de Lupé se voit autant manieur de grenade que de goupillon. Volontaire pour repartir au Front en 1939, il est écarté à cause de son âge (il vient d'avoir 66 ans).
L'invasion de l'URSS, en juin 1941, lui donne l'occasion de reprendre du service au sein de la Ligue des Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF), dont il devient l'aumônier en chef tout autant que le garant des vertus morales.
Personnage aussi pittoresque qu'infatigable, Mayol de Lupé est l'éminence grise de la Légion, et un homme qui a manifestement l'oreille des Allemands, puisqu'il réussit à les convaincre de refuser la création d'une nouvelle "Légion Tricolore" - nous y reviendrons dans une autre chronique - pourtant réclamée par le gouvernement Laval.
Au Front, tout le monde lui donne du "Monseigneur" et l'intéressé, qui n'est pourtant pas évêque, se plaît manifestement à entretenir la confusion (1), en dépit des remontrances de sa hiérarchie. A la création de la Charlemagne, il se porte tout naturellement volontaire et entend bien l'accompagner dans ses combats.
A un journaliste qui l'interroge sur la guerre, il répond qu'il n'a "jamais été aussi certain de la victoire finale et c'est normal car, par son héroïsme, l'Allemagne a mérité la victoire". Quant au port de l'uniforme SS (dont le sien a été réalisé sur mesure), il considère que "cela n'a pas d'importance", et que "ce qui compte pour nous, c'est que par cette fusion, nous avons donné au chef de l'Allemagne une preuve de notre loyalisme" (2)
(1) en octobre 1934, Mayol de Lupé avait été fait chanoine de la cathédrale de Lucéra (Italie) et avait obtenu le titre honorifique de "Monsignore" en tant que "prélat de Sa Sainteté"
(2) Giolitto, page 467
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