
Pourtant, ni dans un cas ni dans l'autre, et malgré d'intenses campagnes de propagande et des conditions financièrement très avantageuses, jamais on ne vit les volontaires se précipiter en masse vers les bureaux de recrutement : si les pourcentages d'enrôlement varièrent considérablement de pays à pays, l'immense majorité des citoyens, en France comme ailleurs, et quelle que soit leur opinion sur le bolchevisme, réprouvaient le simple fait de servir sous l'uniforme allemand, même lorsqu'on y cousait un insigne national.
A la fin de 1944, plus personne ne pouvait décemment croire à la victoire finale de l'Allemagne, désormais quasiment réduite à son propre territoire. Si certains membres de la Milice de Darnand parlaient encore de "reconquérir Paris" et de "bouter les envahisseurs anglo-saxons hors de France", ces perspectives relevaient surtout de la fanfaronnade.
Les Miliciens, qui n'avaient suivi Darnand en Allemagne que contraints et forcés, étaient plus que réticents à l'idée de se porter volontaires pour la SS Charlemagne, ce qui poussa leur chef à les y incorporer d'un bloc, sans leur demander leur avis, et en justifiant sa décision par le fait que "Nous ne pouvons vivre en oisifs dans une Allemagne en guerre contre le communisme et la ploutocratie (...) Aujourd'hui, nous devons nous battre encore, pour notre idéal" (1)
Des défections se produisirent néanmoins, et il y en eut encore bien davantage parmi les trois à quatre mille anciens de la Kriegsmarine, de la Todt ou de la NSKK...
(1) Giolitto, Volontaires français sous l'uniforme allemand, page 462
Aucun commentaire:
Publier un commentaire