lundi 7 janvier 2008

1765 - le début de la fin

... avec Auschwitz, la machine de Mort tant souhaitée par Himmler avait quasiment atteint la perfection.

Mais ironiquement, au moment où elle atteignait cette quasi-perfection, le sort des armes était devenu si défavorable àl'Allemagne qu'elle allait bientôt disparaître, faute de matière première à détruire.

De 1941 à 1943, sans infrastructure (si ce n'est parfois quelques camions à gaz), les Einsatgruppen-SS avaient réussi à assassiner plus d'un million de Juifs. Dans le même intervalle, les camps de Chelmno, Sobibor, Treblinka et Belzec en avaient assassiné deux millions de plus, soit davantage que ce que parviendrait à accomplir Auschwitz, pourtant beaucoup plus connu qu'eux.

Depuis la décision du régent Horthy d'interdire toute nouvelle "évacuation" de Juifs hongrois (9 juillet 1944), les chambres à gaz d'Auschwitz ne fonctionnaient plus qu'au ralenti. Au lieu des 10 000 tués par jour, le rythme était passé à environ 1 500 personnes par jour et allait se maintenir à peu près à ce niveau jusqu'en novembre, date de la fermeture des crématoires.

Depuis 1943, le Reich reculait en effet partout, ce qui réduisait évidemment la taille du "cheptel" juif sur lequel il pouvait encore mettre la main. Dans toute l'Europe qui demeurait occupée, les gouvernements de collaboration, naguère fort complaisants envers le Reich, traînaient à présent des pieds et, craignant la Justice des vainqueurs, rechignaient à déporter leurs Juifs. Même les pays qui s'étaient officiellement engagés aux côtés d'Hitler avaient déjà changé d'alliance (comme l'Italie) ou se préparaient à la faire (comme la Roumanie). L'issue de la guerre ne faisant désormais plus aucun doute, la déportation et l'élimination des Juifs "indésirables" n'était plus une priorité, et pouvait même servir de monnaie d'échange vis-à-vis des Alliés.

De manière stupéfiante, Heinrich Himmler lui-même s'apprêtait à s'engager dans cette voie...

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