jeudi 27 décembre 2007

1754 - les "Allemands raciaux" de la Frundsberg

... à côté des Allemands du Reich, parfois adolescents, à côté des étrangers, plus ou moins volontaires, la Waffen-SS recrute aussi chez les femmes (essentiellement pour assurer la garde dans les camps) et chez les Volksdeutsche, les "Allemands raciaux", vivants dans les pays étrangers, dont ils ont la nationalité.

Les "malgré-nous" alsaciens, mosellans, luxembourgeois ou originaires des cantons de l'Est belges sont assurément les plus connus : en toute illégalité, le Reich leur imposera le service militaire, ce qui conduira des dizaines de milliers d'entre eux à se retrouver non seulement dans la Wehrmacht, mais aussi dans la Waffen-SS.

Mais on trouve aussi des "Allemands raciaux" en Pologne, en Hongrie, en Yougoslavie ou en Roumanie, encore que le terme lui-même soit fréquemment abusif : parlant des Roumains ainsi enrôlés, Théodor Eicke, commandant de la Totenkopf, ne pourra s'empêcher de noter que parmi eux, "il y en a un grand nombre que l'on peut qualifier d'esprits inférieurs. Beaucoup ne savent ni lire ni écrire l'allemand. Ils ne comprennent pas les ordres et ont tendance à tirer au flanc" (1)

En pratique, la plupart des divisions SS créées après 1943, comme la Hohenstaufen ou la Frundsberg (2), seront composées "d'Allemands raciaux" originaires des Balkans, qui finiront par représenter plus de 200 000 hommes (!), soit près de 25 % des effectifs d'une Waffen-SS dont ils sont loin de partager l'idéologie initiale.

(1) Knopp, page 308
(2) la Frundsberg est aujourd'hui célèbre pour avoir abrité dans son sein l'écrivain allemand Günther Grass. Né dans la ville libre de Dantzig (aujourd'hui Gdansk, Pologne), Günther Grass s'engagea dans la Frundsberg en octobre 1944, à l'âge de 17 ans.

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