1753 - Anglais, Bretons et même Indiens...

... nécessité oblige, on trouve de tout dans la Waffen-SS. Des Allemands, bien évidemment, mais aussi des Suédois, des Danois, des Norvégiens, des Belges, des Français, des Hollandais, des Estoniens, des Ukrainiens, des Finlandais ou encore des musulmans bosniaques ou kosovars.

A sa manière, la Waffen-SS est même devenue une Europe voire même une ONU d'avant l'heure, puisqu'on y trouve aussi des Italiens, des Asiatiques, des Cosaques, des fascistes anglais et des indépendantistes bretons ou indiens (!)

Si la Waffen-SS s'efforce, autant que possible, et pour des raisons évidentes, de verser les uns et les autres dans des unités qui leur sont propres, la taille et la valeur de ces unités est bien évidemment très variable.

En dehors d'une appartenance commune à la Waffen-SS, la division blindée Wiking de plus de 15 000 volontaires scandinaves a évidemment très peu de choses en commun avec le minuscule SS British Free Corps de 60 hommes seulement (!), que des esprits naïfs s'efforcent de recruter parmi les prisonniers de guerre britanniques détenus dans les camps allemands.

A peine plus réussie est la SS Freies Indien Legion, dont les volontaires indiens (environ 4 000) sont recrutés dans les mêmes camps de prisonniers, et dans le seul but de combattre les Britanniques dont ils portaient jusque-là l'uniforme. Quelques-uns seront envoyés comme agitateurs au Proche-Orient, et la plupart simplement casernés le long du "Mur de l'Atlantique", avant d'être repliés sur l'Allemagne sans avoir combattu. Ils se rendront finalement aux Américains.

La bretonische Waffenverband der SS d'indépendantistes bretons est tout aussi étrange : insignifiant groupuscule de 100 à 200 hommes connu sous le nom de Bezen Perrot ("milice Perrot" (1)) en 1943, elle aide les Allemands à combattre les partisans en Bretagne au début de 1944, puis accompagne les armées allemandes dans leur retraite. A la création de la SS Charlemagne, les quelques Bretons encore valides et qui n'ont pas encore déserté refusent d'intégrer cette nouvelle unité, par trop française à leur goût, et disparaissent alors dans la nature...

(1) prêtre et indépendantiste breton, l'abbé Jean-Marie Perrot fut assassiné par la résistance communiste en décembre 1943