... quittons momentanément la SS véritablement combattante pour revenir aux Einsatzgruppen, que nous avons abandonné en URSS, alors qu'ils s'efforçaient tant bien que mal de tuer le plus de Juifs possible.A l'évidence, et Himmler le reconnaissait lui-même, les escadrons de la Mort ne constituaient pas une solution idéale au problème posé par l'élimination de millions de Juifs et autres représentants de "races inférieures".
Les tueries prenaient trop de temps et mobilisaient trop de personnel. Les tueurs eux-mêmes, écoeurés, finissaient tôt ou tard par sombrer dans la dépression et l'alcool. De plus, les charniers improvisés, qui ne cessaient de se multiplier, laissaient trop de preuves derrière eux, et d'autant plus que les tueurs n'hésitaient pas à photographier leurs "exploits", en dépit des ordres reçus.
S'ajoutait à cela le problème des deux à trois millions de Juifs enfermés dans les ghettos polonais. Sans médicament, presque sans nourriture, entassés à dix ou vingt dans une même pièce, ceux-là mouraient comme des mouches mais encore trop lentement au yeux de leurs bourreaux, qui craignaient de surcroît l'apparition d'épidémies incontrôlables.
D'un autre côté, on ne pouvait pas non plus se débarrasser d'une telle multitude en la fusillant à la mitrailleuse, et d'autant moins que l'économie de guerre manquait cruellement de bras. Il fallait donc opérer une sélection entre ceux que l'on tuerait immédiatement, et ceux que l'on tuerait plus lentement, par le travail, ce qui imposait la création de camps spécialisés dans l'une ou l'autre de ces activités, ou alors celle de camps "mixtes" (comme Auschwitz-Monowitz) qui pourraient cumuler ces deux fonctions.
C'est à la SS qui se chargerait de les organiser...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire