lundi 24 décembre 2007

1751 - les Français de la Sturmbrigade

... le 22 juillet 1943, le gouvernement de Collaboration dirigé par Pierre Laval autorise la création d'une unité française de la Waffen-SS.

Deux ans plus tôt, presque jour pour jour, ce même gouvernement avait déjà autorisé la création d'une "Ligue des Volontaires Français contre le Bolchevisme" (LVF), mais cette unité - dont nous reparlerons dans une autre chronique - s'était contentée pour l'essentiel (et à l'instar des autres "légions étrangères" comme la Légion Wallonie) de mener des actions répressives contre les partisans russes, sur les arrières du Front.

Cette fois, il s'agit bel et bien de combattre l'Armée rouge, cette armée qui "menace la Civilisation européenne"). La solde est attractive (de loin supérieure à ce que peut espérer gagner un ouvrier français à l'époque). Les volontaires sont jeunes (20 ans en moyenne) et pour la plupart très motivés. Le noyau dur est d'ailleurs constitué de quelque 300 hommes appartenant à la Milice (1) de Joseph Darnand, qui intègre lui-même la Waffen-SS en août, avec le grade de major.

Mais, quoi qu'affirme la propagande, les recrues sont loin de se bousculer au portillon : sur les 6 000 qui se seraient présentées, seules 3 000 auraient été retenues, pour un effectif final d'environ 2 400 hommes. Il faut dire que l'entraînement, mené à balles réelles, est impitoyable, et que seuls les plus aptes et les plus motivés peuvent espérer en émerger.

Engagée pour la première fois à Dundoukami, en Galicie, le 9 août 1944, la Sturmbrigade Frankreich, perd plus de 15 % de ses effectifs. Le second combat, mené deux semaines plus tard, à Visloka, toujours en Galicie, est plus meurtrier encore : à la fin août, la Sturmbrigade, repliée en Poméranie, ne compte plus que quelques 150 hommes valides, sur un effectif initial d'environ 1 000 hommes (!)

Bien que de nouvelles recrues soient à présent prêtes au combat, Himmler décide alors de jeter de jeter l'éponge, ou plus exactement de regrouper dans une seule division SS l'ensemble des Français encore sous uniforme allemand.

Constituée de bric et de broc, cette nouvelle unité, qui prendra le nom de "Charlemagne", comprendra donc les survivants SS de la Sturmbrigade, mais aussi les légionnaires de la LVF, les chauffeurs de camions de la NSKK et même les terrassiers de l'Organisation Todt (!)

(1) créée en janvier 1943, la Milice française est une organisation paramilitaire opérant principalement pour le compte de la Gestapo allemande

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