mercredi 19 décembre 2007

1746 - les assassins de la Das Reich

… lorsque les Waffen-SS (mais aussi leurs camarades de la Wehrmacht) se retrouvent mutés à l'Ouest, ils ont évidemment tendance à y reproduire les comportements qui leur sont evenus coutumiers sur le Front de l'Est.

Là-bas, fusiller des otages, exécuter des prisonniers, incendier des
villages entiers, là-bas, tout cela fait partie de la norme, est autorisé et même encouragé par la hiérarchie, et se pratique donc sur une base quasi journalière. Rien d'étonnant dès lors à ce que la Leibstandarte, expédiée en Italie après l'échec de Koursk, fasse preuve d'une extrême brutalité à l'encontre des partisans italiens

Il en est de même pour son homologue de la Das Reich. Elle aussi sévèrement étrillée à Koursk, cette division de Waffen-SS est envoyée en France pour s'y reposer et y être reconstituée. Composée pour moitié de jeunes recrues, et pour l'autre moitié de combattants presque aussi jeunes mais déjà vétérans du Front de l'Est, la Das Reich ne se prive pas, durant tout son séjour français, de multiplier exactions, arrestations arbitraires, tortures et exécutions sommaires sur tout civil français plus ou moins suspecté de résistance.

Le summum est atteint le 10 juin 1944, dans le petit village d'Oradour-sur-Glane. Ayant reçu 48 heures auparavant l'ordre de gagner les plages de Normandie pour y repousser le débarquement anglo-américain, cette unité subit alors de nombreuses attaques et actions de sabotage, qui en retardent la progression.

Si les thèses divergent quant à la raison précise qui pousse alors Adolf Diekmann à s'en prendre à la population du petit village d'Oradour, le bilan est aussi terrible qu'incontestable : après avoir rassemblé la population, les Waffen-SS séparent les hommes des femmes et des enfants, font exécuter les premiers à la grenade, dans des granges, et brûler les seconds dans l'église du village, qui est ensuite incendié.

Au final, 642 civils, parmi lesquels 246 femmes et 207 enfants, perdent la vie dans cette action qui, à l'Ouest, devient le symbole par excellence de la barbarie SS, mais qui, à l'Est, n'aurait finalement relevé que de la routine d'une journée ordinaire…

(1), Tué en Normandie le 29 juin 1944, Adolf Diekmann commandait le 1er bataillon du régiment Der Führer de la Das Reich

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