samedi 1 décembre 2007

1728 - forces et faiblesses

... les premiers engagements de la Waffen-SS en Pologne allaient donner le ton des années ultérieures.

"Une unité moyenne, encore inexpérimentée. Rien d''extraordinaire" note le général Blaskowitz à propos de la Leibstandarte, tandis qu'un autre général de la Wehrmacht remarque la propension de ses combattants à tirer à tout-va et au hasard, et à incendier les villages polonais "par routine"

Plus sévère, et prémonitoire, est le constat de ce même Blaskowitz à l'égard des formations Totenkopf de gardiens de camps de concentration, plus spécifiquement chargées de "nettoyer" les arrières du Front des Juifs et autres ennemis du Reich : "Tous les soldats sont pris de dégoût et de répugnance devant les crimes qui sont commis [par la Totenkopf] en Pologne (1)", écrira-t-il,... ce qui n'empêchera pourtant pas ces mêmes soldats, et leurs officiers supérieurs, d'offrir assistance et collaboration active aux exécuteurs SS dans les années qui vont suivre.

Un an plus tard, la Campagne de France fixe les caractéristiques de la Waffen-SS de manière quasiment définitive

"Une violente querelle éclata entre le général Hoepner [de la Wehrmacht] et Eicke [commandant de la Totenkopf] à cause de la désinvolture de ce dernier. Eicke tenta de justifier sa stratégie en affirmant que "les pertes, ça n'a pas d'importance", ce qui déclencha la fureur de Hoepner, au point qu'il traita son interlocuteur de "boucher"(2)"

Si la SS attache peu d'importance aux pertes dans ses rangs, elle en attache encore moins à celles de ces adversaires, y compris prisonniers de guerre : le 27 mai 1940, une centaine de Britanniques qui se sont rendus à une unité de la Totenkopf sont fusillés à la mitrailleuse contre le mur d'une grange. Le lendemain, c'est au tour de la Leibstandarte de se distinguer, lançant des grenades à l'intérieur de la grange où elle a enfermé des prisonniers, et achevant les survivants à l'arme automatique.

(1) Knopp, page 282
(2) ibid, page 286

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