
Si elle ne reposait sur une monstrueuse perversion des termes, la conception "himmlerienne" de la moralité et de la chevalerie, et de la moralité de la chevalerie, prêterait assurément à sourire. Mais Himmler n'avait rien d'un humoriste et, de fait, bon nombre de ceux qui s'engagèrent dans la SS des origines croyaient sincèrement à cette conception ainsi qu'aux idéaux et buts du national-socialisme.
Alors, si l'on écarte la notion de "supériorité raciale", fort difficile à établir et plus encore à quantifier, reste la délicate question de la sélection et de l'entraînement des troupes : qu'est-ce qui différenciait la Waffen-SS des unités conventionnelles de l'Armée de Terre ? Et ces différence, si tant est qu'elles aient existé, rendaient-elle vraiment le combattant de la Waffen-SS supérieur à ses contemporains et ses adversaires, comme Himmler se plaisait à l'affirmer ?
Si l'on s'accorde en général à considérer les SS comme des soldats intrépides et coriaces, on en trouve aussi, dans la Werhmacht et chez les Alliés occidentaux et soviétiques, qui ont fait preuve d'un courage et d'une pugnacité hors du commun, et qui, comme à Stalingrad, ont lutté jusqu'à leurs dernières cartouches, dans des conditions proprement inhumaines.
De même, si les exactions dont les SS se sont rendus coupables sont largement connues, et unanimement condamnées, l'Histoire a en revanche trop souvent jeté un voile pudique sur les viols, les meurtres, ou les exécutions tout aussi sommaires de prisonniers civils et militaires que les soldats "ordinaires" de la Wehrmacht perpétrèrent eux aussi en grand nombre, en particulier sur le Front de l'Est.
Et, l'Histoire étant généralement écrite par les vainqueurs, ceux-ci ont naturellement épaissi encore avantage le voile sur tous les crimes analogues, commis cette fois par leurs propres troupes...
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