dimanche 25 novembre 2007

1722 - l'aggravation du problème

... en toute logique, la conquête de la Pologne, loin de lui apporter une solution, ne fera qu'aggraver le "problème juif", et pousser alors les responsables nazis à imaginer de nouvelles solutions, plus radicales encore.

"les trains déversaient les gens sur les marchés, à la gare, n'importe où", déclarera bientôt Fritz Artl, chef du service de la Population auprès du Gouvernement général de Pologne. "Tout le monde s'en fichait. Nous avons reçu un coup de fil du responsable de district qui se plaignait : "Je ne sais plus que faire [des Juifs]. Ils sont encore arrivés par centaines. Je n'ai ni toit ni vivre ni rien".

De fait, dès l'automne 1939, des centaines de milliers de Juifs déportés d'Allemagne et des régions rurales de Pologne vont se retrouver propulsés dans des ghettos polonais - comme celui de Lodz - déjà surpeuplés, où ils devront se trouver une place - et un toit - au milieu des Juifs locaux qui - on le comprend aisément - ne vont guère apprécier l'irruption de ces nouveaux venus dans leurs appartements minuscules, où ils logent déjà à huit ou neuf, et survivent avec presque rien.

Rien n'étant prévu pour pallier le manque de logement, ou augmenter les rations alimentaires chichement livrées aux ghettos, la mortalité deviendra bientôt effrayante... ce qui aura au moins le mérite de diminuer quelque peu la surpopulation et de répondre finalement au désir des responsables nazis de se débarrasser des Juifs par tous les moyens possibles, ce qui, au demeurant, n'empêchera pourtant pas nombre d'entre eux de réclamer une accélération du processus, ne serait-ce que pour des raisons... humanitaires.

"Le danger existe, cet hiver, qu'on ne puisse plus nourrir tous les Juifs", écrira le SS Rolf-Heinz Höppner en juillet 1941. "Il faut se demander honnêtement si la solution la plus humaine ne serait pas d'achever les Juifs inaptes au travail au moyen de quelque système rapide. En tout cas, ce serait plus plaisant que de les laisser mourir de faim".

Au même moment, Helmut Meinhold, économiste allemand, calculera le plus sérieusement du monde que près de six millions de Polonais sont "en excédent par rapport aux besoins" et constituent des "fardeaux" (Ballastexistenzen) ainsi qu'un véritable "gaspillage d'espace"...

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