1719 - les réticences de l'armée

... avant l'arrivée d'Hitler au Pouvoir, la Reichswehr était une armée d'armistice, à laquelle le Traité de Versailles de 1919 n'avait octroyé que des effectifs fort modestes, d'environ 100 000 hommes.

Depuis le milieu des années 1920, celle-ci s'était sentie de plus en plus menacée par la StrumAbteilung (SA), formation paramilitaire du parti nazi, dont les effectifs avaient fini par être quatre à cinq fois supérieurs aux siens.

En tant qu'armée régulière, la Reichswehr entendait bien défendre son monopole face à ces SA arrogants, qui ne se privaient pas de clamer haut et fort leur intention de la remplacer. La crise trouva son point d'orgue en 1934, lorsque la Reichswehr, soutenue par le Président Hindenbourg (lui-même ancien maréchal) et les milieux conservateurs offrit son aide à la SS pour qu'elle se débarrasse des chefs SA au cours de la "Nuit des longs couteaux" du 30 juin 1934.

Rétablie dans ses prérogatives d'armée unique, la Wehrmacht, qui avait succédé à la Reichswehr, se montra malgré tout reconnaissante envers la SS, en l'autorisant à posséder une armée parallèle pour autant que celle-ci reste de dimension modeste, et dépourvue de tout armement lourd.

Mais la SS, dont la puissance et les missions croissaient mois après mois, voulait davantage et, le 17 août 1938 finit par obtenir gain de cause. Profitant de la mise au rencart du Ministre de la Guerre von Blomberg, Hitler l'autorisa à posséder enfin les armes lourdes dont elle rêvait.

Le 18 juin 1939, le Führer alla plus loin encore, en autorisant Himmler à verser dans la Waffen-SS une cinquantaine de milliers d'hommes issus de l'Allgemeine-SS (ou "SS générale"), un chiffre désormais suffisant pour permettre à la Waffen-SS d'aligner ses propres unités dans la campagne de Pologne...