samedi 17 novembre 2007

1714 - des débuts timides

... de petites dimensions, les premiers camps de concentration de la SS, comme celui de Dachau, étaient essentiellement dévolus aux opposants politiques.

Et si la mortalité s'y avérait élevée dans l'absolu, elle n'avait néanmoins aucun rapport avec ce qu'elle deviendrait quelques années plus tard, lorsque la guerre et la radicalisation du régime pousseraient à la création de véritables usines de la Mort, comme Auschwitz-Birkenau, cette fois presque exclusivement dédiées aux Juifs.

Du reste, et jusqu'en 1939, la plupart des détenus en ressortaient certes affaiblis et marqués par l'épreuve, mais du moins encore vivants. A Dachau, la durée moyenne d'incarcération, bien que toujours incertaine, dépassait rarement un an.

Et pour peu qu'il ne fasse pas partie d'un groupe "à risques" - comme les communistes, les socio-démocrates, les prêtres et bien entendu les Juifs - l'Allemand ordinaire avait en vérité bien moins à craindre du régime nazi que le Russe ordinaire du régime stalinien à la même époque

Comme le souligne Laurence Rees, "En Union soviétique, le climat de peur qui régnait sous Staline imprégnait tout, comme jamais ce ne fut le cas en Allemagne sous Hitler avant les derniers jours du régime (...) la vérité demeure que la majorité des Allemands - très certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé à perdre la guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres. En Union soviétique, au contraire, même le plus proche et le plus loyal des collègues de Staline ne pouvait dormir tranquille"

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