
Ce n'était pas – nous l'avons vu – le sort des Juifs blessés ou tués, ou celui des Juives violées qui lui était insupportable, mais bien le désordre et les dommages provoqués par les "Einzelaktionen", ces "actions isolées" qui nuisaient tant à la paix civile, à l'Économie, et à l'image internationale de l'Allemagne.
Au bout du compte, le grand vainqueur de la "Nuit de Cristal" ne fut autre que la SS, cette organisation tellement "disciplinée" qui n'agissait que pour protéger le Reich et appliquer fidèlement les "principes" définis par son Führer.
Après le 12 septembre 1938, les "actions isolées" de type pogrom disparurent du paysage allemand. Le parti nazi, la SA, et Goebbels, abandonnèrent toute prérogative à l'égard des Juifs et laissèrent à la seule SS le soin d'imaginer des solutions au "problème" que ces derniers représentaient
Et lorsque, en septembre 1941, le port de l'étoile jaune fut étendu par décret à l'ensemble des Juifs allemands, Martin Bormann, promu chef de la Chancellerie du parti après la fuite de Rudolf Hess en Angleterre, donna des ordres très stricts pour éviter toute répétition des événements de novembre 1938
Ce serait, déclara-t-il, "une chose indigne du mouvement" si ses membres "exerçaient des violences sur des Juifs pris individuellement". De tels actes, ajouta-t-il, "sont et demeurent interdits" (1)
(1) Hilberg page 95
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