
On pouvait y arriver de diverses manières, et notamment par l'exclusion.
Sous le régime nazi, les Juifs ne purent bientôt plus s'inscrire à l'Université, ou pratiquer des professions comme médecins, avocats, magistrats, fonctionnaires ou enseignants. Ils furent déchus de leur nationalité allemande. Il leur fut interdit de fréquenter des lieux publics comme les parcs ou les bibliothèques, d'emprunter les transports en commun si les autobus ou les compartiments de train étaient déjà occupés par des Aryens, et, bien entendu, de se marier ou même d'avoir des relations sexuelles avec un membre de la race aryenne.
On pouvait aussi recourir au bon vieux principe du ghetto, c-à-d les forcer à quitter leur domicile et à aller s'établir, entre eux, dans un quartier déterminé, d'où ils ne sortiraient quasiment plus,... ce qui n'allait pas forcément de soi en Allemagne, où les quartiers et les rues "juives" n'existaient guère au départ, et où aucun maire ni aucun habitant ne souhaitait véritablement les voir apparaître.
On pouvait enfin (1), en multipliant les exclusions, brimades et vexations de toutes sortes, leur rendre l'existence à ce point impossible qu'ils ne verraient plus d'autre solution que de quitter l'Allemagne et d'émigrer en quelque pays qui voudrait bien d'eux, ce qui posait néanmoins deux problèmes importants : trouver des pays qui accepteraient de les recevoir, et surtout empêcher l'exode des biens et richesses que ces Juifs décidément bien ingrats ne manqueraient de vouloir emmener avec eux...
(1) pour une analyse complète des différentes mesures prises à l'encontre des Juifs : Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, chapitres V et VI
Aucun commentaire:
Publier un commentaire