
Fondée sur la "race", elle posait en revanche des difficultés considérables. A la différence des Juifs polonais et russes, les Juifs allemands s'étaient en effet largement fondus parmi la population. Ils habitaient généralement dans les mêmes quartiers et s'habillaient de la même manière que les Allemands non-juifs.
Au fil des décennies, beaucoup avaient "germanisé" leurs noms et prénoms. Certains s'étaient convertis au catholicisme ou, comme le père de Karl Marx, au protestantisme. D'autres, bien que n'ayant pas officiellement abjuré, ne fréquentaient plus la synagogue, ne pratiquaient plus la religion juive, ou ne se reconnaissaient tout simplement plus comme "Juifs"
En dépit des affirmations d'antisémites rabiques comme Julius Streicher - propriétaire et éditorialiste du "Stürmer", et des caricatures régulièrement publiées dans la Presse ou reproduites sur des pamphlets ou des affiches, l'examen des "traits raciaux" censés distinguer les Juifs des Aryens, cet examen était rarement probant, fort peu scientifique, et risquait toujours de déboucher sur de regrettables méprises, c-à-d de classer un "Juif" comme "Aryen" ou, pire encore, de déclasser un "Aryen" en "Juif".
A cela s'ajoutaient les problèmes liés aux mariages mixtes, et surtout à leur descendance : un métis était-il d'abord Juif ou d'abord Allemand ? A partir de combien de générations cessait-on d'être l'un ou l'autre ?
On ne pouvait pas laisser aux simples citoyens, ou même à la police ou la SS, la liberté de s'en prendre librement à tous ceux qui "semblaient Juifs", ou "dont les voisins affirmaient qu'ils étaient Juifs", avec, là encore, tous les risques de méprises éventuelles.
Il fallait à l'évidence une définition plus précise, que pourraient accepter les cours et tribunaux mais qui resterait malgré tout compréhensible pour le SS ordinaire ou le commun des mortels.
Les Lois de Nuremberg allaient s'en charger...
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