mercredi 26 septembre 2007

1662 - mon Reich pour un baril

... à l'automne 1944, la Luftwaffe continuait de recevoir de nouveaux avions, mais arrivait de moins en moins à les faire voler.

Son problème se résumait en vérité à une banale affaire d'essence.

Si les avions à réaction étaient plus performants que leurs devanciers, ils consommaient également beaucoup plus d'essence que ces derniers. Pour les guérir de leurs nombreuses maladies de jeunesse, il aurait fallu multiplier les essais en vol, donc consommer de l'essence. Et si l'on parvenait encore à trouver des recrues pour les piloter, la formation de ces derniers était réduite à sa plus simple expression, toujours par manque d'essence.

Le retournement d'alliance, qui avait vu la Roumanie rejoindre le camp allié à la fin août, avait porté un coup d'autant plus dur à l'approvisionnement pétrolier qu'il avait, du même coup, permis aux bombardiers américains de se recentrer sur l'attaque des raffineries allemandes, comme celle de Leuna, plutôt que sur celles de Roumanie.

L'un dans l'autre, les 175 000 tonnes d'essence produites en avril étaient passées à 55 000 tonnes en juin, 16 000 en août, 7 000 en septembre et à peine 2 500 en octobre, alors que les seuls besoins mensuels de la Luftwaffe étaient estimés à 150 000 tonnes (!) En conséquence, les stocks laborieusement constitués par cette même Luftwaffe avaient diminué de 580 000 tonnes en avril à 180 000 tonnes en septembre.

La Luftwaffe n'eut alors plus d'autre choix que de dissoudre ses unités de bombardement les unes après les autres, de limiter le soutien aux troupes terrestres à leur plus simple expression - particulièrement à l'Est - et, sur les aérodromes, de faire tirer ses avions par des chevaux ou des boeufs plutôt que de les manoeuvrer au moteur...

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