mardi 25 septembre 2007

1661 - tragi-comédie

... en 1944, après trois ans de travail acharné, les capricieux bombardiers quadrimoteurs à deux hélices Heinkel 177 commençaient enfin à entrer en service sur le Front de l'Est (1) mais, faute d'essence, ils ne volaient quasiment jamais (!)

Lorsque débuta l'offensive d'été des Soviétiques, la Luftwaffe, mobilisa tout ce qui pouvait voler pour tenter d'endiguer la ruée des blindés russes.

Aux traditionnels Junkers 87 et Henschel 129 antichars s'ajoutèrent donc les malheureux Heinkel, qui n'avaient jamais été prévus à cette fin et subirent donc de lourdes pertes. A lui seul, le KG1 perdit ainsi le quart de ses 40 Heinkel en une seule journée d'attaques à basse altitude, qui ne détruisirent pas un seul tank soviétique.

La pénurie d'essence, et l'inanité de telles attaques convainquirent peu après la Luftwaffe de renoncer à cet avion sur lesquels les ingénieurs s'acharnaient pourtant depuis 1939, autre et remarquable exemple du gaspillage de ressources qui caractérisait l'Allemagne de cette fin de guerre.

Si les avions plus anciens et plus conventionnels, comme le célèbre Stuka, obtinrent de bien meilleurs résultats (2), ils ne pouvaient de toute manière que retarder de quelques jours l'inexorable progression de l'Armée rouge.

Lorsque les traditionnelles pluies d'automne transformèrent à nouveau le théâtre d'opération en bourbier infect, mettant provisoirement un terme à l'offensive russe, l'Armée rouge avait progressé de plus de 500 kilomètres, reconquis tout le terrain perdu depuis 1941, et campait désormais aux frontières-mêmes d'un Reich plus que jamais sur la défensive et dans l'attente d'un miracle...

(1) plusieurs d'entre eux avaient néanmoins servi, comme avions de transport, lors du siège de Stalingrad
(2) à la fin de la guerre, Hans-Ulrich Rudel totalisait à lui seul plus de 500 tanks soviétiques détruits avec cet avion pourtant périmé depuis 1940...

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